De l’or en salle

Bijoux, ustensiles, figurines, le métal jaune fait son show au musée des Terres de la Bible

musee (photo credit: (© Avec l’aimable autorisation du musée des Terres)
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(photo credit: (© Avec l’aimable autorisation du musée des Terres)

Depuis quelquessemaines, le musée des Terres de la Bible se transforme en caverne d’Ali Baba.Et pour cause, depuis le 6 juin s’y tient l’exposition “Or pur”, présentantd’uniques pièces en or des quatre coins du monde et de toutes les époques.

L’exposition occupe tout le soussol du musée, avec plus de 400 objets en or,retraçant ainsi l’histoire passionnelle que l’Homme a entretenu vis-à-vis dumétal jaune. Car comme l’avait écrit l’historien Diodore Siculus, il y a prèsde 2 000 ans, l’or symbolise “les plaisirs et les peines” de l’Humanité.
Autre caractéristique, qui frôle la dimension magique, l’or fascine notammentpar son “éternel éclat” : le métal ne ternit pas, même après plusieurs milliersd’années.
Pour les Egyptiens de l’époque des pharaons, la chair des dieux était faited’or, alors que les Etrusques utilisaient le précieux métal comme médicament.
Bijoux de toutes tailles, instruments rituels ou figurines scintillent dans lesvitrines sur fond noir de l’exposition. Les pièces exposées impressionnent parleur finesse et témoignent du savoir-faire artisanal depuis des millénaires.“L’or est très malléable, facile à fondre et à transformer, pour le plus grandbonheur des artisans, et vous en avez la preuve à travers les pièces del’exposition”, explique le guide Alexandre. Et celui-ci d’ajouter qu’avec ungramme d’or, on peut obtenir près d’un mètre carré de feuille d’or, prouvantpar là la finesse et la plasticité du métal noble.
Mythologies et archéologie

Parures royalesde Perse, statuette de divinités grecques, fibules étrusques, couronne delauriers romaine, boucles de ceinture chinoises ou ustensiles quotidiensscythes et bien d’autres encore. Le visiteur est emporté dans un voyage àtravers les siècles, de l’antique Mésopotamie jusqu’aux rives de la mer deChine.
Bien sûr, Israël a aussi droit à sa vitrine. La plus vieille pièce trouvée surle sol israélien date de 7 000 ans. N’oublions pas toute la symbolique de l’ordans la tradition juive, précise Alexandre. Selon lui, le mot “or” serait cité385 fois dans la Torah.
Le terme exprime souvent l’abondance et la beauté, mais aussi les vanités etles vices. En outre, Israël se situait à un carrefour stratégique pour lecommerce dès l’Antiquité. Il n’y a pas eu d’or local, et le métal a dû êtreimporté des trois continents qui nous entourent. Parmi les objets les plusremarquables trouvés en Israël, une amulette appartenant à une riche Juive, ily a quelque 2 500 ans, avec une prière inscrite en araméen.
C’est d’ailleurs la première fois que ces trésors scintillent au musée,explique Amanda Weiss, Directrice du musée des Terres de la Bible. La plupartdes objets proviennent de réserves et n’ont jamais été exposés au grand public,que ce soit en Israël ou ailleurs dans le monde.
“Habituellement, le prix de l’or est fixé au poids. Mais ici, ce ne sont pas devulgaires lingots d’or, ce sont des objets d’art. L’art et l’or combinésensemble, cela est inestimable !”, s’exclame fièrement Amanda Weiss.
Le musée souffle 20 bougies

L’exposition “Orpur” a été inaugurée en grande pompe le 6 juin. Une façon de célébrer le 20eanniversaire du musée. Son fondateur Elie Borowski est un célèbrecollectionneur d’antiquités et philanthrope juif, né à Varsovie en 1913. Lagrande majorité des pièces exposées provient de sa collection privée, amasséeau fil des années aux quatre coins du monde et retraçant ainsi l’histoireancienne de la Terre promise.
L’exposition durera six mois. En revanche, d’autres activités autour du mêmethème sont proposées dans tout Jérusalem : conférences, visites guidées etprojections de films.
Et la fameuse “Lieue dorée” : un circuit dans les rues de Jérusalem organisépar le Musée des Terres de la Bible en partenariat avec l’Académie d’Art et deDesign Bezalel et la municipalité de Jérusalem. Objectif : suivre lesdifférents objets d’art, dorés, réalisés par les étudiants Bezalel le long dela rue Yaffo.
Enfin, la “course de la Toison d’Or” : une compétition sur la même artère à larecherche d’un objet caché, avec en récompense une surprise en or décernée auvainqueur par la Corporation des pièces et médailles d’or d’Israël.

Renseignements :02-5611066 Site : www.blmj.org