L’apparition de la particule mystère

La “particule-Dieu” découverte lors d’une expérience menée à Genève, avec la participation de scientifiques israéliens.

particule dieu (photo credit: Reuters)
particule dieu
(photo credit: Reuters)

L’événement est plus important, en termes technologique et scientifique,que le premier homme qui a marché sur la Lune. C’est ainsi que les spécialistesde physique théorique et expérimentale perçoivent la découverte de la“particule-Dieu”. Cette incroyable avancée est moins compréhensible pour le public que le petitpas pour l’homme de Neil Armstrong. Il s’agit pourtant de la découverteprobable du chaînon manquant dans le monde de l’infiniment petit.

La “particule-Dieu”, dont on supposait l’existence dès les années 1960 maissans avoir jamais pu l’observer, se nomme officiellement le boson de Higgs, dunom du physicien de l’université d’Edimbourg, Peter Higgs. Lui et six confrèressuggéraient l’existence de ce fragment subatomique dès 1964.

Mercredi 4 juillet, les physiciens du Laboratoire européen de Physique desParticules, rattaché au CERN (Centre européen de Recherche nucléaire) ontannoncé qu’une expérience menée dans le grand accélérateur de particules (LargeHadron Collider) leur avait permis d’identifier un élément correspondant à ladescription de la particule-Dieu. Il demeure toutefois des incertitudes sur lesimplications théoriques de la découverte ; les chercheurs doivent égalementgarder leurs précautions sur le fait que la particule découverte soit ou nonexactement le boson de Higgs.

Le chaînon manquant

Dans le domaine de la physique des particules, il existe deux classesfondamentales de particules subatomiques : les bosons et les fermions. Le bosonde Higgs est la dernière brique manquante dans l’édifice du “modèle standard”qui décrit la structure de la matière dans l’univers. La théorie est acceptéeparmi les physiciens, comme celle de l’évolution l’est parmi les biologistes.Cette particule revêt une importance fondamentale, puisqu’elle est le chaînonmanquant qui permet d’expliquer comment les éléments font l’acquisition d’unemasse et se constituent en atomes, molécules, étoiles, et en êtres vivants, aulieu de rester à un stade primaire.

Plusieurs Israéliens ont activement participé à la réalisation de cettedécouverte, ce dont s’est félicitée Ronit Tirosh, présidente de la commissionparlementaire des sciences et technologies. Non seulement le gigantesqueaccélérateur de particules du CERN a été construit avec l’aide de technologieset compagnies israéliennes, mais les universitaires israéliens ont aussiparticipé à la découverte.

Le professeur Yaron Oz, de l’université de Tel-Aviv, en fait partie. Selon lui,le CERN est “ce que devrait être l’ONU” : tout le monde se consacre à larecherche, et forme une équipe, sans que la politique ou autres intérêtsviennent s’en mêler. “J’ai même travaillé avec des Iraniens, et il n’y a jamaiseu un mot de travers entre nous. Nous voulions tous comprendre, simplement.”

Si la découverte permet d’abord demieux comprendre l’univers, le professeur Oz est confiant : elle pourra un jourbénéficier aux hommes. L’utilisation de mécanique quantique ou de physiquenucléaire en médecine et en électronique en sont un exemple.