Un petit coin de ciel français

Au coeur de la capitale, l’Institut français Romain Gary offre la possibilité de se ressourcer en bleu-blanc-rouge...

institut francais (photo credit: Avec l’aimable autorisation de l’Institut Romain G)
institut francais
(photo credit: Avec l’aimable autorisation de l’Institut Romain G)

9 Kikar Safra -Jérusalem. Sur l’esplanade de la mairie de la capitale, entre les lionssculptés dans la pierre blanche, se cache l’Institut Romain Gary. A l’intérieur,une petite équipe s’affaire au nom du gouvernement français. Cécile Caillou-Robert,maîtresse des lieux depuis un an, jongle avec les impératifs locaux. Son but :faire découvrir la France à ceux qui ne la connaissent pas forcément.

Cette “administratrice de la culture” cherche à créer un dialogue entre despublics multiples, aux passifs différents.
D’un côté des Israéliens ; de l’autre des Français. Les premiers veulents’instruire, s’enrichir d’une nouvelle culture, découvrir une langue étrangère.Poussés par des impératifs professionnels ou plus romantiques, ils trouvent aucentre Romain Gary des services qui accompagnent leur démarche. Les cours defrançais, notamment, sont dispensés par des professionnels de l’enseignement.
Les seconds, qu’ils soient expatriés ou immigrants, partagent un mêmeattachement à la patrie qui les a vu naître. Et sont heureux de se retrouver,le temps d’une soirée à thème, d’une exposition ou d’une conférence, dans leurlangue maternelle.
“Il ne s’agit pas seulement d’offrir des services”, explique CécileCaillou-Robert, “mais de créer un pont entre tous ces publics”. Dans un soucide rass e m b l e - ment, la directrice s’est fixé un point d’honneur àproposer des activités dans les deux langues.
Depuis son arrivée, elle a multiplié les festivals, les projections de filmsfrançais - sous-titrés en hébreu - et achevé les travaux entrepris par sonprédécesseur. Les locaux sont désormais plus ergonomiques, plus ludiques etdégagent un espace d’exposition.
Une initiative qui permet de développer les activités intra-muros. Et letramway enfin sur ses rails, les citadins qui avaient déserté le centre-villependant la durée des chantiers reviennent plus facilement.
Les jeunes et les enfants d’abord !

Ainsi, chaque moisdepuis mars dernier, l’Institut accueille les oeuvres d’un artiste, peintre ouphotographe qui fait rayonner la tradition bleu-blanc-rouge. Le principe estcomparable à celui de la Bulle de l’Institut de Tel-Aviv, mais en plus modeste.“Nous avons moins de moyens”, confie Cécile Caillou-Robert. “Mais il estimportant de multiplier les initiatives pour que les publics se rencontrent.”

Pour l’heure, une volontaire internationale assiste la directrice, quatreenseignantes se relaient pour dispenser les cours de français, et deuxfranco-israéliennes complètent l’équipe. En tout, ce sont entre quatre et sixpersonnes qui font tourner le centre, tout au long de l’année, gèrent lescours, les fonds de la médiathèque, les événements et les abonnements.
Le nouveau défi de l’Institut : le public enfant. Immergés dans un systèmeisraélien, les plus jeunes ne pratiquent la langue de Molière qu’avecdifficulté. Nés en Israël de parents français, ou immigrants en bas âge, leurlien avec la culture tricolore se distend. D’où la volonté des parents - voiresouvent des grands-parents - de sauvegarder cette double identité, et deprotéger cette richesse culturelle. Un rendez-vous mensuel a ainsi été fixé,qui propose lectures de contes, films en français, spectacles de marionnettes.Et en novembre prochain, un magicien sera de la partie. A l’attention desadolescents, la médiathèque a multiplié son fonds jeunesse. Livres, magazineset DVD en français sont disponibles à l’attention des adhérents.
L’Institut français de Jérusalem Romain Gary fait partie d’un réseau présentdans de nombreux pays. Inauguré le 25 février 2000 par Lionel Jospin, alorsPremier ministre de la République française, il collabore désormais avecl’Institut français basé à Paris, opérateur du ministère des Affairesétrangères et européennes pour l’action extérieure de la France.
Les directeurs s’y succèdent tous les quatre ans. Chacun apporte sonexpérience, son regard sur la région, ses ambitions.
Cécile Caillou-Robert est formelle : son propos s’inscrit dans un projetculturel. Si elle considère comme il se doit le contexte politique etsécuritaire du pays, sa mission n’est pas de prendre part dans un sens ou unautre. Son travail : adapter la stratégie mondiale dessinée par l’Institutfrançais, au niveau local.

Institut Françaisde Jérusalem Romain Gary : 9, Kikar Safra - 94141 Jerusalem - BP 1003.

Tél : 02.62.43.156