Construire des ponts

Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et vice-président du Sénat, se verra remettre le 26 janvier prochain le titre de Docteur Honoris Causa par l’université Ben Gourion

Construire des ponts (photo credit: Wolfgang Motzafi-Haller)
Construire des ponts
(photo credit: Wolfgang Motzafi-Haller)

Ils viendront à le 26 janvier. Rivka Carmi, présidente de l’Université Ben Gourion, et AmosDrory, vice-président, pour remettre les insignes d’honneur de Docteur HonorisCausa à Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et viceprésident duSénat.

Fait rare pour l’université, qui, depuis sa création en 1969, ne s’est déplacéequ’une seule fois. Pour Nelson Mandela.
La preuve d’une réelle admiration et reconnaissance à l’égard de Jean-PierreRaffarin.
Dans cette interview exclusive accordée au Jerusalem Post, le politicienréitère son soutien à Israël, avec une pointe de nostalgie pour l’époque de BenGourion : “C’était le temps d’une profonde complicité entre nos deux pays, d’unsoutien sans faille.” Sa colère contre l’Iran dont “la menace permanente estinacceptable”.
Mais aussi son engagement à l’UMP et auprès de son candidat dans la campagneprésidentielle. A la mi-février, il publiera un livre Je marcherai toujours àl’affectif, aux Editions Flammarion.Rencontre

Jerusalem Post : Vous êtes président du comité d’honneur des amisfrançais de l’Université Ben Gourion, dont vous allez recevoir le 26 janvier à le titre de DocteurHonoris Causa. Que représente pour vous cette université ?

Jean -PierreRaffarin : Elle représente, principalement, trois choses qui me sont chères : ABeersheva, du désert du Néguev, c’est pour moi, l’esprit pionnier. Une grande ambition,“faire fleurir le désert” ; la foi dans l’homme qui cherche et qui invente. Legoût du défi : conquérir un milieu hostile.

Elle s’appelle aujourd’hui Ben Gourion qui représente la politique dans cequ’elle a de plus noble. La desconvictions, la fermeté dans l’action, le désintéressement, la probité. L’humanisme: le respect de l’autre. Et le temps d’une profonde complicité entre nos deuxpays, d’un soutien sans faille.
L’université se consacre en outre à des recherches d’excellence dans dessecteurs qui me tiennent à coeur : l’écologie, les énergies renouvelables,l’agriculture de demain.
Avec une vision, ouverte sur le monde, qui lui fait prendre en compte lesréalités économiques, les besoins d’exporter. Elle réunit des étudiants venusdu monde entier.
IVous êtes allé plusieurs fois en Israël.L’éducation et la recherche occupent une place centrale. Existe-t-il despasserelles avec la ?

Il y a une tradition de coopération scientifique et universitaire trèsancienne entre Israël et la .Elle est le fait des chercheurs eux-mêmes dans des domaines où nos deux payssont particulièrement en pointe, comme les mathématiques, la physique, lamédecine par exemple.

Elle dispose même de structures pérennes de coopération, dont la plus célèbreest l’Institut Pasteur-Weizmann.
Dans le domaine éducatif, les établissements de l’Alliance israéliteuniverselle, fondée à Paris il y a un siècle et demi par des Juifs français,ont été les premiers établissements scolaires “modernes” en Palestine. Lepremier lycée agricole a été créé par le banquier français Rothschild. Leséchanges universitaires sont extrêmement nombreux.
Je relève que l’université de Tel-Aviv a un accord avec l’École supérieure deCommerce de Paris (ESCP), celle-là même où j’ai étudié et où j’enseigneaujourd’hui.
Dans la société de l’intelligence qui est notre devenir, notre coopération doitêtre renforcée.
La a fait entendre sa voix sur le dossier israélo-palestinien. Vousmême êtes trèsprésent sur la scène diplomatique. Quels sont les axes à privilégier pourparvenir à une paix durable ?

L’axe principal de la reprise de négociationsdirectes entre Israéliens et Palestiniens afin de parvenir à l’objectif de deuxEtats vivant en paix et en sécurité. Chacun doit faire les compromisnécessaires pour y parvenir. Il faut éviter tout geste qui compromettrait leredémarrage des négociations et la viabilité d’un Etat palestinien.

Il est clair que le dossier iranien est crucial, la menace permanente estinacceptable.

La campagne des élections présidentielles en est lancée. Comment comptezvousvous impliquer ?

Je participe chaque semaine au Comité stratégique que réunitle président. En tant que vice-président de l’UMP, je circule beaucoup dans lepays pour défendre notre projet, qui sera bientôt celui de notre candidat. A lami-février, sortira mon livre Je marcherai toujours à l’affectif qui présenteune analyse humaniste pour l’avenir de la . Ce sera ma façon d’élargirla base politique du président.

Après les élections présidentielles auront lieu les élections législatives. Lesexpatriés français seront appelés à voter. Comment allez-vous les mobiliser?C’est important que les Français du monde participent à notre démocratie.
Nous irons à leur rencontre pour expliquer notre projet mais aussi pour écouterleurs propositions. En matière de diplomatie, cela nous permettra aussi derapprocher nos décisions du vécu de la politique étrangère de la par noscompatriotes sur le terrain.