Israël, la Toscane des étrangers

Pour ceux qui en ont les moyens, une propriété de luxe dans l’arrière-pays peut devenir réalité

Maison (photo credit: DR)
Maison
(photo credit: DR)

Petit et bondé.C’est ainsi que l’on pourrait décrire le territoire israélien. La population dupays se concentre sur 40 % de sa superficie, tandis que les 60 % restantsreprésentent un désert peu accueillant pour les résidents potentiels. Cette réalité rend les terrains rares et particulièrement coûteux. Et parcequ’ils sont si chers, ils sont aussi très petits. Quand vous voyez une annoncedans la rubrique immobilière d’un journal qui vante les atouts d’une maisonavec un grand jardin ; ne vous attendez pas à une étendue de 2 hectaresverdoyants, mais plutôt à une propriété d’une superficie de 100 à 200 mètrescarrés.

Dans la région centre du pays, les parcelles destinées à la constructionimmobilière sont en moyenne de 300 mètres carrés. Dans les zones moinsfréquentées, comme le Néguev ou les hauts plateaux de Galilée, des terrains de500 à 600 mètres carrés sont disponibles. Mais c’est quasiment le maximum àespérer. De quoi surprendre les nouveaux immigrants originaires des Etats-Unis, duCanada, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, ou d’Afrique du Sud. Pour eux, quidit “grand jardin”, dit surface supérieure à deux hectares. La taille desespaces privés en Israël représente donc un véritable choc pour ces arrivantsdes pays anglo-saxons.
Que faire, alors, pour ces adeptes des grands espaces ? L’une des solutions àétudier est l’acquisition d’une propriété dans une colonie agricole. Certes,d’après les critères américains ou australiens, les terrains n’y sont toujourspas très grands - 5 hectares au plus - mais il s’agit toutefois du meilleurmoyen d’acheter une parcelle de terrain à un prix envisageable. Campagne de luxe Avec les premiers moshavim, se dressent alors de modestesfermes. Durant les premières années de l’Etat, le gouvernement entame sapolitique de peuplement, même dans les zones excentrées, en attribuant à desprix bon marché, des parcelles pouvant aller jusqu’à 5 hectares. L’objectif :encourager le développement de l’agriculture et faire prospérer le travail dela terre. C’est l’âge d’or du moshav : les terrains sont cultivéscollectivement ; et des parcelles de 1 000 mètres carrés sont réservées auxrécoltes ou au bétail. Mais alors que les villes se construisent un peu partoutdans le pays, les moshavim tombent progressivement en désuétude. A l’image del’évolution mondiale, le secteur agricole perd du terrain au profit dutertiaire. Restent des fermes et des terrains, que les Israéliens désertent.Jusqu’à il y a un quart de siècle.
Depuis 25 ans, ces fermes abandonnées trouvent soudain une nouvelle jeunesse.Reconverties en habitations résidentielles, elles commencent à séduire lahautebourgeoisie, qui jusque-là, n’aurait jamais rêvé de s’installer à lacampagne. L’évolution des mentalités s’est opérée en douceur. Beaucoup d’Israéliens, pour avoir vécu à l’étranger pendant une périodeprolongée, se sont habitués aux vastes espaces. A leur retour en Israël, ilsaspirent à un niveau de vie semblable. Et ils s’installent naturellement dansun moshav. La société Neot Shiran est spécialisée dans la commercialisation de maisons etpropriétés hors du commun.
Meïr Menahem, copropriétaire de l’agence, a plus de 20 ans d’expérience dans ledomaine. Il explique la transformation de certains moshavim de la région deTel-Aviv.
A l’origine simples colonies agricoles, les implantations ont pris des alluresde terrains de luxe avec villas, courts de tennis, vignobles et ranchs dechevaux. “Les acquéreurs”, explique Menahem, “sont à la recherche de grands espaces, decalme et de tranquillité”. L’acheteur type : celui qui veut construire sa maison de rêve dans une ambiancecampagnarde, loin de l’agitation et de l’encombrement de la ville. Et dans unlieu où la vie communautaire constitue un facteur important. “Les voisins seconnaissent et se respectent les uns les autres.” Aujourd’hui, deux, voire trois maisons, peuvent être construites sur lesparcelles d’antan. Les prix des fermes varient en fonction de la taille duterrain et de son emplacement dans le moshav, de l’état des constructionsenvironnantes et bien sûr de la proximité du village avec une grande régionmétropolitaine.
Qui a besoin d’une villa à Saint-Tropez ?   

D’après AliceRubinfeld, spécialiste des moshavim à l’agence Neot Shiran, les prix des fermesde la région du Sharon évoluent sur une gamme de 7 à 28 millions de shekels.Les moshavim les plus chers, car les plus prisés, sont les plus proches deTel-Aviv. Il s’agit notamment de Rishpon, Bnei Zion ou Kfar Azar Oudim. Les fermes de Bnei Zion sont particulièrement demandées. Les prix oscillent entre 13 et 18 millions de shekels pour une ferme en l’état; et atteignent les 25 millions de shekels pour une propriété entièrementaménagée.

Dans la région de Netanya, Kfar Netter et Beit Yehoshoua sont les pluspopulaires auprès des entrepreneurs ; à l’instar de Batzra et Sdé Warbourg, auxalentours de Raanana et Kfar Saba. Un certain nombre de fermes ont récemment été vendues dans ces régions pour desprix oscillant entre 7,8 et 10 millions de shekels. A Rishpon, lespropriétaires agricoles réclament parfois plus de 22 millions de shekels. A Kfar Azar, devenu quasiment une banlieue de Ramat Gan moins chère que sesconcurrentes, des propriétés sont disponibles pour 9 millions de shekels. Uneaubaine ! Si ces prix peuvent sembler élevés, gardez à l’esprit que dans larégion de Savyon, une résidence spacieuse qu’un quart d’hectare seulementavoisine les 6 millions de shekels.
Pour acquérir une somptueuse maison dans un moshav : prenez en considération leprix du terrain - 15 millions de shekels ; et celui de la maison elle-même,environ 5 millions supplémentaires. Avec ce budget, il est possible de réaliser beaucoup de rêves : une piscine,des écuries, des courts de tennis, un vignoble, etc. Ce qui correspond à unniveau de vie plus élevé que presque partout ailleurs dans le monde. Ajoutez àcela notre magnifique climat méditerranéen... Qui a encore besoin d’une villaen Toscane ou d’une résidence secondaire à Saint-Tropez, quand on peutl’acquérir ici, à un prix nettement plus modeste ?