Sinaï, la plaque tournante du terrorisme

Le Hamas n’est plus seul sur le terrain depuis longtemps. Plusieurs groupuscules ont éclos.Et avec eux de nouvelles implications, notamment pour l’Egypte

Sinai (photo credit: Reuters)
Sinai
(photo credit: Reuters)

5 août, désert du Sinaï près de Rafiah. Une attaque terroriste fait 16 mortsparmi les soldats égyptiens. Le nouveau président Mohamed Morsi est confronté àson plus grand défi sécuritaire depuis son arrivée au pouvoir. L’objectif del’attaque était de perpétrer des meurtres en série en Israël après avoirréquisitionné des véhicules blindés égyptiens.

Résultat : l’armée de l’air israélienne détruira un tank, tandis que lesterroristes feront exploser l’autre. Cette offensive sur des soldats égyptiensqui entamaient alors l’iftar (repas de fin de jeûne) illustre bien le challengeque représentent les mouvements islamistes extrémistes pour la mainmiseégyptienne dans la péninsule désertique.

Ce n’était pas la première fois qu’un attentat ciblait l’Etat égyptien dans leSinaï. Ces deux dernières années, les attaques des commissariats d’El-Arish ontcausé la mort de 3 officiers, 3 soldats et un civil. Le pipeline fournissantIsraël en gaz a fait l’objet de 20 attaques. Et 25 membres de l’organisationextrémiste Jama’at al-Tawhid wal-Jihad, suspectés d’implication, ont été jugésà Ismaïlia.

La réponse égyptienne à l’assaut de Rafiah a été prompte et sévère. Après untour du Sinaï, Morsi a déclaré qu’il userait d’une main de fer envers lesresponsables. Et, de fait : une opération militaire de plusieurs jours a eulieu dans l’ouest du désert. 60 morts ont été reportés. L’armée égyptienne a eurecours à des hélicoptères d’assaut, après avoir reçu l’accord d’Israël pourrenforcer ses troupes, dans le souci de respecter le traité de paix entre lesdeux pays.

Dans le même temps, Morsi a exploité l’attaque pour ébranler l’establishmentsécuritaire égyptien. Il a congédié le ministre de la Défense, le maréchalMohamed Hussein Tantawi, et le chef d’état-major, le général Sami Enan. Pourles remplacer par le général Abdel Fattah al- Sisi, nommé ministre de laDéfense et chef des armées, tandis que le lieutenant-général Sidki Sayed Ahmaddevenait son second. Le président a également remplacé les commandants desforces de l’air et de la mer, leur offrant des postes dans le civil en lieu etplace.

Quelques jours plus tard, il remerciait également le chef des renseignements,le général Murad Muhammad Muwafi. Enfin, Morsi a annoncé l’annulation desamendements à la Constitution égyptienne, introduits par le Conseil des forcesarmées juste avant son élection et destinés à transférer au corps militaire denombreux pouvoirs qui dépendaient jusqu’à présent de la présidence. Ces deuxmesures illustrent la main de fer avec laquelle le nouveau régime islamistecompte traiter ses adversaires politiques. Une fermeté légitimée par le soutiendes masses qui l’a élu.

Mais après avoir purgé l’armée et l’appareil sécuritaire, le pouvoir sera plusenclin aux avancées audacieuses en politique étrangère. Avec des conséquencesdirectes pour Israël : le Caire devient en effet plus proche du Hamas, sonallié stratégique, sur la question palestinienne.

Tour d’horizon terroriste

Après l’attentat de Rafiah, le gouvernement égyptien s’est ostensiblementgardé de condamner le projet des terroristes qui prévoyait une attaque de masseen Israël. Au contraire, des dignitaires de premier plan chez les Frèresmusulmans ont pointé un doigt accusateur vers l’Etat hébreu, et affirmé queJérusalem cherchait à créer des tensions entre le Hamas et le Caire. Unargument repris avec force dans le bulletin du Parti de la liberté et de lajustice, l’organisme de façade du mouvement islamiste. En dehors de lapropagande anti-israélienne, l’enquête des renseignements égyptiens a pris lechemin de Gaza.

Trois mouvements salafistes en activité chez les Gazaouis seraientpotentiellement responsables de l’attaque : l’Armée de l’islam, Jama’at al-Tawhidwal-Jihad et Jaljalat. Tous les trois s’identifient idéologiquement avec Al-Qaïda. L’Egypte a ainsi demandé au Hamas de livrer quelquesuns des activistessuspectés ; la presse arabe a fait circuler les noms de Mumtaz Dormush,commandant de l’Armée de l’islam, et deux autres membres de son organisation.

Le 11 août, des sources sécuritaires informaient le journal égyptien al-Youmal-Saba que, selon toute vraisemblance, l’Armée de l’islam avait fomentél’attaque. La veille, le 4 août, une réunion avait eu lieu dans une des maisonsdu leader de l’Armée de l’islam à Rafiah. En présence de près de 35combattants, il aurait été décidé de lancer l’offensive. Toujours selon cessources, l’information serait remontée jusqu’aux services secrets égyptiens etisraéliens. Parmi le commando de l’attentat se trouvaient 4 Palestiniens et 2Egyptiens.

L’Armée de l’islam

Des documents saisis dans la résidence d’Osama ben Laden au Pakistanrévèlent un lien direct entre l’Armée de l’islam et des hauts gradésd’Al-Qaïda. Dont une lettre envoyée en 2006 par l’Armée à Gaza à un commandantde l’organisation terroriste, demandant des instructions et des fonds pourmener le djihad contre Israël.

En août de la même année, l’organisation enlève deux journalistes de la chaîneaméricaine Fox et exige la libération d’Abou Qatada, un prêcheur extrémisteaffilié à Al- Qaïda et détenu en Grande-Bretagne. Les relations entre legroupuscule et le Hamas sont mouvementées. En 2006, les deux mouvementscoopèrent pour mener des opérations, en particulier leur attaque commune d’unposte-frontière militaire, au cours de laquelle Guilad Schalit est enlevé. Maisaprès la prise du pouvoir par le Hamas en juin 2007, le gouvernement traquel’Armée de l’islam, dans un vaste coup de filet contre les organisationssalafistes qui défient son autorité et perturbent sa stratégie envers Israël.

L’enlèvement du journaliste britannique Alan Johnston par l’Armée et salibération par le Hamas après 114 jours de captivité représente un pointcharnière dans les relations entre les deux mouvements. La première est alorspeu à peu apprivoisée par le second et accepte de ne pas saboter son autoritégouvernementale ou de se lancer dans une action indépendante qui dévierait dela stratégie globale face à l’Etat hébreu. Depuis, s’appuyant sur le savoir duHamas, les activités de l’organisation ont été redirigées vers l’extérieur deGaza : le Sinaï.

Le 3 novembre 2010, le combattant vétéran Muhammad Namnan trouve la mort lorsd’un raid aérien à Gaza. Selon le porte-parole de Tsahal “Namnan était impliquédans une série d’attaques contre des cibles israéliennes au cours des dernièresannées”. Il était en outre “associé à des projets d’attaques contre des ciblesisraéliennes et américaines dans le Sinaï, en coopération avec Gaza”.

Jaljalat

L’organisation a été vraisemblablement fondée après la prise de pouvoir duHamas à Gaza. Elle est composée d’anciens et actuels membres des brigadesal-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste. Certains l’associent augroupe Ansar al-Sunna. En 2009, un rapport du Shin Bet (agence de sécuritéintérieure) souligne qu’il existe plusieurs versions divergentes sur sacréation.

Certaines prétendent qu’il s’agit d’anciens fidèles des Brigades, partis pourdifférends idéologiques et trouvant le bras armé du Hamas trop modéré àl’époque du cessezle feu entre Israël et la bande de Gaza, de juin à décembre2008. D’autres estiment que le groupe est né dans la foulée de la prise de Gazapar le Hamas, en raison de frictions internes.

Les déserteurs ont vu se retourner le mouvement islamiste contre eux :arrestations, tortures et blessures sévères (dont l’arrachage d’un oeil). Unefois relâchés, ils auraient rejoint Jaljalat dans le but d’attaquer le Hamas etses leaders. Nizar Rian, un membre du parlement et commandant des Brigadesal-Qassam, connu pour son attitude extrême et belliqueuse, tué par Tsahal enjanvier 2009, serait responsable de la désertion de ces activistes.
Le rapport du Shin Bet souligne également que certains membres du Jaljalat ontsuivi un entraînement militaire à l’étranger et que l’organisation s’estassociée à certains attentats en Israël. Le plus notable d’entre eux : 3 enginspiégés explosent près d’une patrouille militaire israélienne à la frontière deGaza, faisant un mort et trois blessés.
Jama’at al-Tawhid wal-Jihad

Le groupe Jama’at al-Tawhid wal-Jihad opère à la fois dans la bande de Gazaet dans le Sinaï. Il est tenu responsable des attentats de Taba (2004), Sharmel-Cheikh (2005), Dahab (2006) et dans le quartier de al-Hussein du Caire(2009). En 2011, le groupe, à l’idéologie extrême et affiliée à Al-Qaïda,rejoint d’autres milices pour déclarer le désert “un émirat islamique” etpréparer le terrain pour un djihad contre Israël. Le mouvement attaqueégalement des commissariats égyptiens et le pipeline de gaz fournissant l’Etathébreu.

Le 14 avril 2011, des combattants de Jama’at al- Tawhid wal-Jihad kidnappent uncitoyen italien à Gaza pour essayer de faire pression sur le Hamas qui détientle leader de l’organisation, Hicham al Saedni (nom de guerre : Abou al-Walid alMaqdissi). L’Italien sera exécuté lors de l’opération de secours menée par leHamas, et les deux kidnappeurs sont tués. Le 3 août cette année, deux joursavant l’attaque du Sinaï, le gouvernement islamiste libère Saedni de prison.Selon des sources palestiniennes, l’arrangement est le suivant : le terroriste,qui possède la nationalité jordanienne, s’est engagé à quitter Gaza pour Ammandans les plus brefs délais.

Conseil consultatif des Moudjahidines

Autre groupuscule salafiste important à Gaza et dans le Sinaï : le Conseilconsultatif des Moudjahidines, également impliqué dans des attentats contreIsraël le long de la frontière égyptienne. En juin dernier, la milicerevendique le meurtre d’un ouvrier contractuel israélien qui travaille àl’édification de la barrière de sécurité. L’attaque a été perpétrée à l’aide decoups de feu, de roquettes antichar et d’engins explosifs tirés par deuxterroristes, un Egyptien et un Saoudien. Dans une vidéo mise en ligne par legroupe, on peut les voir observer le côté israélien, étudier les lieux del’attaque et recevoir des instructions pour un attentat qui prévoyait de ciblerun véhicule de patrouille israélien puis d’infiltrer la communauté israéliennede Nitzana pour perpétrer un massacre.

Les Comités de résistance populaire

Partenaire stratégique du Hamas à Gaza, les Comités de résistance populaire(CRP) ont commis un certain nombre d’attaques contre Israël dans le Sinaï.L’Etat juif les accuse notamment de l’attentat au nord d’Eilat le 18 août 2011au cours duquel 8 Israéliens ont trouvé la mort. Selon le centre Méïr Amit desrenseignements et du terrorisme, qui a accès aux rapports des services secretsisraéliens, les attaques associées aux Comités sont les suivantes : _ Le 21juillet 2006, un membre des CRP est arrêté alors qu’il essaye de pénétrer enIsraël depuis le désert. Durant son interrogatoire, il avoue son plan : essayerd’enlever un soldat israélien puis le détenir à Gaza et s’en servir commemonnaie d’échange pour faire libérer des détenus palestiniens. Si l’enlèvementéchouait, il devait tuer le soldat et ramener ses papiers d’identité à ses supérieurspour négociations.

_ Le 11 juin 2006, deux terroristes des CRP sont arrêtés en essayant des’infiltrer en Israël. Ils devaient, admettront- ils, enlever et tuer dessoldats.

_ Le 5 octobre 2005, trois combattants sont arrêtés alors qu’ils essayent derallier Mitzpe Ramon, dans le Sinaï. Ils voulaient atteindre Djénine en Judéeet Samarie et installer une manufacture d’armes, en particulier des missiles decourte portée, puis prendre part à des attaques contre des cibles israéliennes.C’est en passant par un tunnel sous la barrière de sécurité dans la région deRafiah qu’ils ont atteint le désert, corrompant un soldat égyptien qui les alaissés passer et faits entrer en Israël. Au moment de leur arrestation, ilsétaient en possession d’un CD préparé par le Hezbollah contenant desinstructions pour préparer bombes et engins explosifs.

Selon les renseignements en possession de Jérusalem, le Hamas est lui-mêmeimpliqué dans certains attentats du Sinaï. En 2010, plusieurs tirs de roquettesen direction d’Eilat sont attribués aux brigades al-Qassam :_ Le 22 avril, 3roquettes de type Grad 122-mm sont tirées depuis le Sinaï vers Eilat et Aqaba,en Jordanie.

_ Le 2 août, 6 Grad 122-mm sont tirées vers Israël. 3 tombent à Eilat et nefont pas de blessés. 2 autres atterrissent à Aqaba devant l’Hôtelintercontinental, tuant un citoyen jordanien et en blessant 5 autres, dont unsérieusement. Le Hamas ne reconnaît aucune des attaques et dénie mêmel’existence de la seconde, redoutant certainement les réactions égyptiennes etjordaniennes, après cette atteinte portée à leur sécurité et leurs économiesnationales. Autre organisation salafiste de Gaza impliquée dans le terrorismecontre Israël : l’Armée de la nation, menée par Ismaël Hamid et composéed’anciens fidèles du CRP et du Fatah.

Les stratégies du Hamas dans la guerre contreIsraël

Gaza est devenu un lieu sûr pour les organisations terroristespalestiniennes, y compris celles qui sont proches d’Al-Qaïda et quimaintiennent des liens directs avec les milices fondées par Ben-Laden. Tant queces groupes ne sabotent pas l’autorité du Hamas ou ne s’en prennent à sesintérêts, le Mouvement leur garantit une liberté de manoeuvre et les considèrecomme des partenaires dans la lutte contre Israël.

Le Hamas a établi des lignes directrices pour mener cette lutte depuis Gaza.Elles sont valables pour tous les groupuscules et sont destinées à optimiserles bénéfices politiques du terrorisme. Elles impliquent de :

 _ Conserver une activité terroristemineure : tirs occasionnels de roquettes ou à l’arme légère, engins piégés lelong de la frontière israélienne. Ces attaques visent à la fois les soldats deTsahal et les civils israéliens. Les Brigades ne prennent généralement pas partà ces offensives mais sous-louent les services d’un des groupuscules. L’idéeest de mener un djihad sans interruption contre Israël qui, assume-t-on, répondgénéralement par des représailles ciblées et non par une opération à largeéchelle.

_ Mener des attaques stratégiques de plus large envergure, telles quel’enlèvement de soldats pour obtenir la libération de terroristes. Le Hamasjoue ici un rôle-clef dans la planification et l’exécution. Le mouvementconsidère que les avantages tirés de telles opérations sont supérieurs auxdangers de représailles israéliennes, même d’une certaine ampleur. De plus, leMouvement pense qu’il saura empêcher Jérusalem de lancer un assaut sur lecentre de Gaza et compte sur le soutien massif des associations des droits del’Homme en ce domaine.

_ Lancer de massives attaques de roquettes contre des communautés israélienneset des bases militaires en réponse à tout ce que le Hamas considère comme uneviolation des règles du jeu de la part d’Israël : attaques dans la ville deGaza (telles que des exécutions ciblées) ou non-respect de certaines valeurspalestiniennes essentielles (telles que la mosquée d’al-Aksa). Les Brigades al-Qassam prennent pleinement part à ces actions, en coopération avec les autresmilices. Le Hamas les considère comme un élément important de son effet dedissuasion envers Tsahal et pour faire respecter son autorité sur Gaza, partantde l’assomption qu’Israël n’a pas intérêt à faire durer les échanges de tirs niprovoquer une escalade.

_ Maintenir un front djihadiste contre Israël dans le Sinaï. Le Hamas a engagéles groupes salafistes dans des activités terroristes depuis la péninsuletandis qu’il participe lui-même aux lancers de missiles contre Eilat. Lescombattants du Sinaï ont suivi des entraînements à Gaza, et des terroristes palestiniensse sont déplacés vers le désert, via la frontière de Rafiah ou encore lestunnels aux mains des Egyptiens sans que ceux-ci ne les arrêtent. Le Sinaï estle moyen principal d’acheminement d’armes pour le Hamas (en provenance duSoudan, de l’Iran et des pillages des rebelles libyens), ou, depuis Gaza dansle sens inverse, des armes et des explosifs qui servent aux milices basées dansle désert. Le gouvernement islamiste s’appuie sur l’idée que l’autoritéégyptienne sur la péninsule est faible et, qui plus est, généralement peucontrariée par les attaques contre Israël.

Politique égyptienne

Les attaques du 5 août contre les soldats égyptiens ont donc pris le Cairepar surprise. Dans les dernières années du régime d’Hosni Moubarak, lesEgyptiens n’ont pas agi fermement contre les groupes terroristes sévissant dansla péninsule. Pire : l’élection des Frères musulmans a été perçue comme unmessage de soutien envers le djihadisme anti-israélien. Impression renforcéepar les faibles réponses aux récents événements, en particulier la graveoffensive du 18 juin dernier. Même le 5 août, le gouvernement égyptien s’estgardé de condamner les milices pour leurs attaques contre Israël et s’estfocalisé uniquement sur le meurtre des soldats égyptiens.

La politique du Caire est donc similaire à celle du Hamas concernant lesorganisations salafistes : considérées comme légitimes et elles ne sont pasproscrites tant qu’elles ne sabotent pas l’autorité ou les intérêts dugouvernement en place. Morsi cherche ainsi à “apprivoiser” ces criminels,neutraliser leur dangereux potentiel contre la stabilité interne égyptienne, etles soumettre à de nouvelles règles du jeu qui préservent leurs marges demanoeuvre, tout en limitant l’implication égyptienne directe.

L’objectif égyptien ultime est d’altérer les termes des accords Camp David,générant ainsi une pleine souveraineté cairote sur le Sinaï, y compris sur leplan militaire. Le gouvernement voit donc les activités terroristespéninsuliques comme un facteur de pression, un levier qui conduira Israël àautoriser un déploiement permanent des forces égyptiennes et demander deschangements dans le traité sans que l’Egypte paraisse jouer un rôle politiquepour autant.

Morsi a employé les attentats du Sinaï pour démontrer son leadership etrehausser son pouvoir sur l’armée du pays. Pour ce faire, il a rendu deuxvisites aux forces dans le désert, les a instruits lui-même des opérations àvenir, et a introduit les changements constitutionnels déjà cités.

Le nouveau président ne dissimule pas son but avoué de purifier le gouvernementet l’armée des hauts gradés de l’ancien régime. Il a même récemment déclaré àses fidèles que c’est un processus qui prendra du temps. Le lieutenant-colonelréserviste Jonathan D. Halevi est un chercheur titulaire sur le Moyen-Orient etl’islam radical au Centre de Jérusalem pour les affaires publiques. Il estancien conseiller au ministère des Affaires étrangères.