Un Parc prometteur

La municipalité espère que le quartier en construction de Hadera, Parc, élèvera le niveau socio-économique de la ville

Un Parc prometteur P23 521 (photo credit: municipalité de Hadera)
Un Parc prometteur P23 521
(photo credit: municipalité de Hadera)
A mi-chemin entre Tel-Aviv et Haïfa : Hadera. La ville est établie à cheval sur la ligne de chemin de fer qui relie les deux grandes cités du pays, à l’image de sa voisine du Nord, Binyamina.
L’endroit est idéal pour les jeunes actifs. Il leur permet de travailler le long de la bande côtière, puissance économique du pays. Mais alors que Binyamina s’est fait le repère des privilégiés ; Hadera a conservé une image nettement plus modeste.
Comme nombre de villes en Israël, Hadera s’est développée à partir de l’une des colonies agricoles fondées dans la Palestine sous domination turque du 19e siècle.
La cité appartenait à un groupe de cinq implantations de la région ; avec Pardess Hanna, Guivat Olga, Zichron Yaacov et Binyamina. Le terrain de Hadera a été acheté en 1891 par Yehoshoua Hankin, et colonisé par des pionniers en provenance de Lituanie et de Lettonie.
Ces derniers ont traversé des moments difficiles. A l’époque, la région n’est que marécages et roseaux indisciplinés. Et s’éloigne des conditions nécessaires à la culture de blé et de légumes.
Les pionniers s’engagent dès lors dans le travail éreintant qui consiste à drainer les marécages, ce qui implique la plantation d’eucalyptus australiens qui consomment des quantités prodigieuses d’eau. Ils font également appel à des experts égyptiens. Lentement mais sûrement... les marais sont asséchés et la zone se révèle capable de faire pousser des légumes et des agrumes.
L’entreprise a toutefois été coûteuse en termes de vies humaines. D’anciennes pierres tombales dans le cimetière local révèlent que sur une population de 540 âmes, 210 sont morts du paludisme.
Hadera s’est développée et s’est transformée en colonie agricole dédiée aux cultures vivrières ; soutenue par un marché et un centre administratif à l’intention des zones environnantes.
Un Parc qui pourrait bien changer le marché 
Hadera connaît son premier véritable essor en 1948. Devenu indépendant, le jeune Etat d’Israël est alors inondé par des vagues successives d’immigration. Puis la population de la ville va doubler dans les années 1990, avec l’arrivée massive des olim de l’ex- Union soviétique.
Hormis ces deux booms démographiques, la cité a connu une progression constante au fil des ans. A la naissance du pays, Hadera comptait 11 800 habitants, devenus 22 500 en 1955, 25 600 en 1961, 32 200 en 1972, puis 38 700 en 1983. La ville abrite aujourd’hui plus de 80 000 âmes et devrait encore croître de 50 % dans les années à venir.
Pour autant, le niveau socio-économique des habitants est toujours resté relativement stable. La demande immobilière provient en majorité de familles et d’individus qui ne peuvent se permettre d’accéder aux zones plus haut de gamme des villes voisines, telles que Netanya au Sud et Binyamina et Zichron Ya’acov au Nord.
Le coût des habitations n’est donc pas soumis à des mutations massives. Comme le souligne Avi Koresh, de l’agence Re/Max de Hadera, “les prix sont stables à Hadera. Ils ont légèrement diminué l’an dernier à la suite des troubles sociaux, mais sont maintenant de retour sur la bonne voie”.
A l’avenir, cependant, un nouveau quartier, Parc, risque d’apporter de grands changements à la ville. Parc, une fois achevé, proposera 7 500 nouvelles unités résidentielles. Ce qui devrait étoffer la population actuelle de quelque 30 000 habitants.
La nouvelle zone est destinée à attirer les classes professionnelles, et se veut une alternative moins coûteuse à Binyamina et Zichron Yaacov. Les appartements seront toutefois de grande qualité et équipés des technologies les plus récentes.
Un cocktail gagnant 
Parc est susceptible de changer le niveau socio-économique de Hadera. Le nouveau quartier a donc bénéficié d’un soutien de la municipalité, de manière à attirer les classes relativement aisées et au niveau d’études relativement élevé.
La zone en question est située dans la partie orientale de Hadera. Elle a été nommée Parc car la municipalité a prévu de bâtir un grand jardin en son centre. Egalement au programme : un lac artificiel, un amphithéâtre en plein air, des équipements publics d’entraînement physique et des pistes cyclables.
Parc est un projet à phases multiples. La première étape est mise en oeuvre aujourd’hui. Elle prévoit des logements jumelés, une tour d’habitation de 18 étages, des immeubles de sept étages, des établissements publics, médicaux, et des centres commerciaux.
Parmi les nombreuses sociétés de construction concernées : Shikoun & Binoui, en charge du projet “Parc de rêves”. “Nous avons été surpris par le niveau de la demande dans le quartier”, confie Dorit Sadan, vice-présidente et responsable des ventes et du marketing de la société. “L’excellente réputation de notre entreprise combinée à l’emplacement central du quartier Parc est un cocktail gagnant. Lorsque la nouvelle route 9 sera achevée, elle reliera la zone à la route 6, l’autoroute Trans- Israël - et améliora les liaisons routières déjà excellentes de Hadera. J’ai de bonnes raisons de croire que le nouveau quartier transformera complètement le visage de Hadera, et influera sur la demande immobilière de toute la ville”, déclare Sadan.
Quid des prix proposés dans ce nouveau quartier ? Pour favoriser l’engouement, ils seront inférieurs de 20 % à ceux proposés dans les zones haut de gamme de Binyamina et Zichron Yaacov, mais aussi plus élevés que ceux généralement pratiqués à Hadera.
Dans la ville, le prix moyen d’un appartement de quatre pièces dans une construction vieille de 15 à 20 ans oscille entre 800 000 à 900 000 shekels. Pour un appartement de trois pièces, il faut compter 100 000 à 150 000 shekels de moins. Mais dans le quartier en développement, en revanche, il faudra débourser plus : un appartement de 4 pièces sera vendu en moyenne entre 1,2 et 1,3 million de shekels.