Une vague de popularité

La vie sur le front de mer de Tel-Aviv, une réalité réservée aux étrangers fortunés ?

Immobilier (photo credit: .)
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Demandez aux Israéliens où ils souhaiteraient vivre, la majorité répondraTel-Aviv. Insistez : “Où précisément à Tel-Aviv ?” Ils vous diront sur le frontde mer ! En réalité, très peu d’entre eux peuvent financièrement se permettred’habiter dans la Ville blanche ; et encore moins en bord de mer. Les biensimmobiliers de la partie occidentale de la Cité qui ne dort jamais valent desmillions de dollars ; et peuvent facilement coûter dix fois le prix d’unappartement des quartiers sud de la métropole.

Les immeubles près de la plage sont toujours les plus prisés. Tel- Aviv nefait pas exception à la règle ; et le prix de l’immobilier s’en ressent sansconteste. Un déséquilibre pèse sur le marché : la demande est supérieure àl’offre. Le nombre de terrains constructibles le long de la bande côtière,depuis l’estuaire de la rivière du Yarkon, au nord, jusqu’à Jaffa au sud, estlimité. Les projets de construction sont rares. “Les terrains de la bandecôtière comprenant la rue Hayarkon et l’esplanade Herbert Samuel, ainsi que lacôte de Jaffa, sont parmi les plus chers d’Israël”, rapporte Noam Dzialdow,l’un des propriétaires de l’agence Neot Shiran, spécialisée dans les biensimmobiliers de luxe.

“Différentes raisons expliquent cette situation”, ajoute-t-il. “La bandecôtière est relativement étroite. Et il est très difficile d’obtenir un permisde construire, ce qui complique encore la situation.”

A Tel-Aviv-Jaffa, plus aucun terrain n’est libre sur le convoité bord demer. Seule exception : la partie sud de la rue Hayarkon, à côté de l’entrée deJaffa, où quelques parcelles restent encore vierges. Elles seront probablementutilisées pour la construction d’immeubles résidentiels ou d’hôtels.

Parmi les solutions envisagées pour pallier la demande : raser les anciensimmeubles délabrés, ou les restaurer en renforçant les fondations déjàexistantes et en ajoutant de nouveaux étages, tout en respectant l’architecturedu bâtiment.

Immobilier vs. tourisme

La bataille est rude pour obtenir de nouveaux terrains. Les promoteurs desappartements de luxe sont en concurrence avec les projets et les demandes del’industrie touristique. Depuis l’essor des stations balnéaires, beaucoup d’hôtelsde luxe israéliens se sont installés sur le front de mer de Tel-Aviv. Mais lespromoteurs ont un atout : bon nombre de vieux immeubles - promis à destructionou restauration - sont érigés sur de petites surfaces, insuffisantes pour laconstruction de nouveaux établissements hôteliers, ce qui les avantagenettement.

Exemple : le 96 de la rue Hayarkon. L’immeuble résidentiel des plus luxueuxest un projet du groupe immobilier Faire Fund. Après avoir fait l’acquisitionde ce magnifique - mais délabré - bâtiment de style Bauhaus, il l’a restauré,tout en gardant la façade originale

Cinq étages ont été ajoutés aux quatre déjà existants, avec des appartements degrand standing, et les prix qui en découlent. “Nous avons vendu beaucoupd’appartements mais certains sont encore libres”, confie Oved Zangui, directeurcommercial à l’international de l’agence. “Pour un logement situé aux deuxderniers étages, il faut débourser 120 millions de shekels. Ce prix correspondà une surface de 740 mètres carrés, plus une terrasse de 300 mètres carrés.Deux grands appartements au quatrième étage se vendent 18 millions de shekels.Ils sont construits sur une superficie de 180 mètres carrés et des terrasses de195 mètres carrés”.

D’autres projets sont également en cours, qui prévoient l’édification degratte-ciel à Tel-Aviv. Deux appartements ont déjà été vendus à des prix trèsélevés dans le luxueux projet “Sea 1”. Le dernier étage, d’une superficie de 1000 mètres carrés, a fait l’objet d’une transaction de 130 millions de shekels,tandis qu’un appartement identique, mais à un étage inférieur, est parti pour110 millions de shekels. Les logements ont été achetés par de riches famillesrusses.

Herbert Samuel, 10 est un autre projet en cours de construction. Unappartement de 250 mètres carrés peut être acquis pour 15 à 18 millions deshekels. “David Promenade Residence”, dont le marketing est géré par la sociétéDzialdow, prévoit la réalisation de deux tours jumelles de 25 étages. “Lapremière sera résidentielle, l’autre abritera l’hôtel Kempinski”, préciseDzialdow.

Et d’ajouter que “les résidents pourront bénéficier des services del’hôtel”. Selon lui, les logements auront une superficie variant de 90 à 1 500mètres carrés, sur deux étages. Les prix, donnés en euros, peuvent oscillerentre un et 50 millions, en fonction de la taille et de la situation del’appartement. Les tarifs élevés du front de mer attirent un certain type declientèle.

Plus de 60 % des acheteurs sont des étrangers fortunés. Pour le reste, ils’agit de riches israéliens. La majorité sont des couples d’âge mûr. Leursenfants devenus indépendants, ils désirent retourner en ville après avoirvendu, à bon prix, la coûteuse maison familiale