Anastasia Michaeli dans la tourmente

La députée Israël Beiteinou revient sur ses propos concernant les homosexuels

michaeli (photo credit: Marc Israel Sellem)
michaeli
(photo credit: Marc Israel Sellem)

AnastasiaMichaeli aimerait bien que l’on parle de ses mesures. Des réformes pour réduirele prix des livres scolaires et des activités extra-scolaires, de la loi pourprévenir les violences contre les auxiliaires de soins et sur la peine-planchercontre les chauffards ne portant pas assistance aux personnes renversées.Enfin, sur l’éducation gratuite pour les enfants dont les mères sont en congématernité et encore les transports gratuits pour les enfants jusqu’à 7 ans.Mais au lieu de quoi, s’indigne-t-elle, la presse ne s’intéresse qu’auxcontroverses qu’elle a provoquées à la Knesset.

Si au départ, elle était louée pour son travail de parlementaire tout enélevant 8 enfants sans nourrice, le temps de l’admiration est loin. Il fautdire que les polémiques sont nombreuses : en janvier 2011, elle se jette surHaneen Zoabi du parti Balad qui défend sa participation à la flottille du MaviMarmara. En décembre 2011, elle propose une loi limitant le niveau sonore desappels à la prière musulmane. Puis en janvier, elle lance un verre d’eau à lafigure du travailliste Ghaleb Majadle après qu’il lui ait enjoint de se taire.

Mais tout cela n’est rien en comparaison de ses récents propos sur leshomosexuels, lors d’une réunion de la commission pour la condition des femmes :selon elle, la plupart des homosexuels ont subi des abus sexuels dans leurenfance et certains finissent par se suicider à 40 ans.
Puis, comme pour jeter de l’huile sur le feu, elle a affirmé au journal Maariv: “Certaines jeunes femmes qui tombent enceintes après avoir été violées, sefont avorter, ce qui réduit leurs chances d’avoir des enfants, et deviennentlesbiennes”.
Les réactions politiques, depuis le parti de gauche Meretz et jusqu’auvice-premier ministre Moshé Yaalon, ne se sont pas fait attendre. Michaeli areçu des centaines de SMS, après publication de son numéro de téléphone surFacebook. Elle se défend : “Je n’ai rien contre la communauté homosexuelle.Mais, malheureusement, elle est souvent dépeinte de façon baisée et uniquementpositive. Ce phénomène de glorification est mauvais”.
Ses propos, continue-t-elle, ont été émis dans le cadre d’une réunion sur leharcèlement sexuel puis détournés de leur contexte par la presse. Etd’enchaîner sur un de ses thèmes favoris, en tant qu’ex-présentatrice :l’indécence à la télévision et l’absence de régulation publique. “Les images dela Gay Pride montraient des femmes en soutiengorge et des hommes dénudés”,pointe-t-elle. “Des garçons de douze ans qui apprennent à devenir des hommes etne savent pas ce qu’est l’homosexualité verront ces images et les copieront. Jen’ai rien contre les homosexuels, mais il y a une limite à laquelle les enfantsne doivent pas être exposés ; et la nudité franchit cette limite”.
A la place, l’élue verrait bien une parade des familles israéliennes, desathlètes et du numéro 2 mondial des échecs, Boris Gelfand. Et de conclure :“J’ai peut-être dit un mot ou deux de trop, mais je n’avais l’intention deblesser personne. Les attaques dont j’ai été victime dépassent les bornes. Jene suis pas venue à la Knesset pour croiser les bras mais pour faire connaître mesopinions et je continuerai. Je ne céderai pas”