La population palestinienne soutient les enlèvements

Les responsables palestiniens dénoncent les opérations israéliennes pour retrouver les adolescents et critiquent Abbas.

Rue palestinienne à cran (photo credit: REUTERS)
Rue palestinienne à cran
(photo credit: REUTERS)

Selon Amin Maqboul, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah, l’écrasante majorité des Palestiniens soutient les kidnappings, s’ils servent de monnaie d’échange pour libérer leurs détenus des prisons israéliennes. Il défend la position d’Abbas concernant l’enlèvement, tout en précisant que les récentes remarques du président de l’Autorité palestinienne étaient destinées à désamorcer les conséquences de l’agression israélienne auprès de la population ainsi que de répondre aux pressions internationales.

C’est la politique d’Abbas, que de prononcer parfois « des déclarations inacceptables pour notre peuple », souligne Maqboul. Mais c’est pour lui épargner des agressions et des réactions négatives de la part de la communauté internationale et israélienne, explique-t-il. Les Palestiniens, dans leur ensemble, critiquent la coopération entre Israël et les forces de sécurité palestiniennes en Cisjordanie qui, selon lui, vise à déstabiliser la rue palestinienne. « Les forces de sécurité palestiniennes ne sont pas responsables de la sécurité des colons », a déclaré ce responsable du Fatah.
La ministre de la Justice, Tzipi Livni, a déclaré sur Aroutz 2 que les mots très durs du Premier ministre Binyamin Netanyahou envers Abbas suite aux enlèvements étaient une erreur. Livni a recommandé de poursuivre les négociations avec Abbas en tant que dirigeant de l’OLP, et non en tant que représentant du gouvernement d’union nationale allié au Hamas. « Nous avons besoin de stratégies différentes à l’égard du Hamas et d’Abou Mazen [Abbas], » affirme-t-elle. « Nous devons agir contre le Hamas, tout en essayant de voir s’il est possible de coopérer avec Abou Mazen ». Le Bureau du Premier ministre a répondu par voie de communiqué estimant que les déclarations d’Abbas auront une vraie signification quand il renoncera à pactiser avec l’organisation terroriste Hamas, responsable de l’enlèvement des trois adolescents et qui appelle à la destruction d’Israël.
Tayeb Abdel Rahim, un proche collaborateur d’Abbas, a qualifié les opérations menées par l’armée israélienne en Judée-Samarie de « terrorisme et de punition collective ». Selon lui, les Israéliens se trompent s’ils pensent que la répression pourrait « briser la volonté des Palestiniens et les empêcher d’atteindre leurs objectifs nationaux », a-t-il déclaré lors d’un rassemblement de journalistes arabes à Ramallah.
Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah a quant à lui, exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël pour l’obliger à arrêter son « opération militaire contre notre peuple ». Hamdallah a déclaré que la direction de l’Autorité palestinienne poursuivra ses efforts pour obtenir la libération de tous les Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a déclaré être « surpris » du silence de la communauté internationale, en faveur de « crimes » israéliens contre les Palestiniens.
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