Rabbin Elon : le mot de la fin

Figure du nationalisme-religieux, le rav Motti Elon a été condamné pour attentat à la pudeur avec violence. Il encourt jusqu’à 7 ans de prison.

P5 JFR 370 (photo credit: Marc Israël Sellem/The Jerusalem Post)
P5 JFR 370
(photo credit: Marc Israël Sellem/The Jerusalem Post)

Sept ans derebondissements ont pris fin mercredi 7 août au tribunal de Jérusalem. Lerabbin Mordechaï Elon a été jugé coupable, dans au moins un des cas qui luiavaient été reprochés, d’agression à caractère sexuel sur mineur avec violence.Sa peine pourrait monter jusqu’à 7 ans d’emprisonnement.

Avant l’éclatement de l’affaire, en 2006, Elon était doyen de la célèbreyeshiva Hakotel. Grande figure du courant national-religieux, ses cours deTorah étaient diffusés à la radio et il possédait sa propre émission télévisée,entraînant dans son sillon un très large groupe d’admirateurs et de fidèles.
Le rabbin continue de nier 
Après le verdict, l’avocat du rav a laissé entendrequ’il ferait très probablement appel à la décision de justice. Elon a quitté letribunal sans un mot. Dans la soirée de mercredi, un homme a fait irruptiondans la demeure du rabbin à Migdal, dans la région nord, alors qu’il donnait uncours de Torah, exigeant qu’Elon admette ses crimes. « J’ai moi-même souffertd’agression sexuelle de la part d’un rabbin très connu. Admettez vos erreurs !Pourquoi n’avez-vous pas le courage de dire : “j’ai péché” ». L’homme a étéévacué manu militari par les étudiants du rabbin.
Elon a toujours catégoriquement démenti les faits qui lui sont reprochés. Sesfidèles, eux, répètent à qui veut bien l’entendre qu’il avait l’habituded’étreindre chaleureusement ses étudiants et que les incidents pour lesquels ila été condamné ont été mal interprétés.
C’est en 2011 qu’Elon a été officiellement accusé de faits remontant à 2005.Selon le témoignage d’un homme connu sous la lettre Aleph, ce dernier avait 17ans lorsqu’un ami lui a conseillé de consulter le rabbin. Un fois seul aveclui, Elon lui a caressé le visage et différentes parties du corps par-dessusses vêtements, l’asseyant sur ses genoux et l’embrassant un long moment. Plustard, le rabbin a de nouveau rencontré Aleph à la yeshiva du Kotel. L’emmenantdans son bureau, il a fermé la porte et s’est assis à côté de lui sur uncanapé. Il l’a ensuite de nouveau pris sur ses genoux, frottant ses partiesgénitales contre le corps vêtu d’Aleph. Un second cas, concernant un plaignantdésigné uniquement par la lettre Beth, a été abandonné en février dernierlorsque la victime a refusé de témoigner devant la cour.
Seuls quelques passages du verdict ont été rendus publics en raison de lasensibilité de l’affaire. La magistrate Hagit Mak Kalmanovich y écrit qu’elleconsidère le témoignage d’Aleph comme digne de foi. « A mes yeux, le témoin estcrédible, son témoignage est vraisemblable et logique. Les difficultéssoulevées par l’avocat de la défense ne me font pas douter au-delà du douteraisonnable ».
La juge ajoute que le récit d’un autre témoin, étudiant à la yeshiva Hakotelqui n’a pas officiellement porté plainte, fait état d’un comportement similairedu rav Elon à son égard. Un troisième témoin, continue-t-elle, a égalementraconté avoir surpris Elon dans « une situation intime avec un jeune ». Destémoignages qui renforcent et corroborent les faits rapportés par Aleph.