Ban Ki-moon comme vous ne l’avez jamais vu

Sur le départ, le secrétaire général de l’ONU fait son mea culpa concernant Israël

Le secrétaire général actuel de l'ONU, Ban Ki-moon (photo credit: REUTERS)
Le secrétaire général actuel de l'ONU, Ban Ki-moon
(photo credit: REUTERS)
Le diplomate sud-coréen, secrétaire général des Nations unies depuis le 1er janvier 2007, vient de faire un aveu fracassant alors que son second et dernier mandat touche à sa fin. Le 16 décembre, tout juste quinze jours avant de quitter son poste, Monsieur Ban, s’adressant pour la dernière fois au Conseil de sécurité de la vénérable institution à la tête de laquelle il se trouve depuis huit ans, s’est permis de faire la déclaration suivante : « Des dizaines d’années de manœuvres politiques ont abouti à un volume disproportionné de résolutions, rapports et conférences concernant Israël. » On se frotte les yeux, on reprend la bande-son, on relit le texte officiel. Non, il n’y a pas d’erreur : c’est bien Ban Ki-moon qui l’a dit. Et il ne s’arrête pas là : « Dans de nombreux cas, plutôt qu’aider la cause palestinienne, cette réalité a porté atteinte à la capacité des Nations unies de remplir efficacement leur rôle. » Sans doute du fait de l’abondance de nouvelles en cette fin d’année, la presse occidentale n’a pas relevé ce jugement sévère, qui ne fait que traduire une réalité bien connue et dont personne ne parle à l’ONU.
Curieusement, comme l’a souligné Danny Danon, le représentant israélien aux Nations unies, le secrétaire général ne s’attarde pas sur les 223 résolutions condamnant Israël qui ont été adoptées pendant les longues années qu’il a passées à la barre de l’organisation. La Syrie, elle, n’a été condamnée que six fois depuis le début de la guerre civile. Il oublie sans doute aussi qu’il a été lui-même l’un des critiques les plus déterminés de l’Etat hébreu. En janvier 2016, lors de « l’intifada des couteaux », il s’est refusé à condamner les attaques perpétrées par des terroristes palestiniens contre des civils :
« Comme l’ont démontré les peuples à travers les âges, c’est la nature humaine que de réagir à l’occupation, qui fait souvent effet de puissant incubateur de haine et d’extrémisme », a-t-il alors déclaré. Quelques mois plus tard, en juin, il a qualifié le blocus de Gaza de « punition collective alimentant l’escalade des violences », ajoutant que « les responsables devraient rendre des comptes » ; une accusation dirigée uniquement contre Israël alors que les Egyptiens ont eux aussi fermé leur longue frontière avec Gaza.
Pour la petite histoire, on notera que déjà, en août 2013, l’illustre fonctionnaire onusien, s’adressant à des étudiants israéliens lors d’une visite dans l’Etat juif, avait osé déclarer : « Malheureusement, du fait du conflit, Israël a été accablé de critiques et a souffert de parti pris – parfois même de discrimination. » Quelques jours plus tard cependant, de retour au siège de l’organisation à New York, il s’était empressé de revenir sur cet aveu : « Je ne crois pas qu’il existe de discrimination contre Israël aux Nations unies. » Il est vrai qu’il était alors au milieu de son second mandat, et qu’il ne pouvait se permettre de s’aliéner l’imposante coalition des Etats arabes et des pays du tiers-monde – soutenus par bien des Européens – en se rangeant du côté d’Israël.
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