Début des négociations en vue d’une coalition

Le ton monte entre Shas et Yesh Atid sur l’enrôlement des ultra-orthodoxes.

Netanyahu accepts role of PM from Peres 370 (photo credit: Koby Gideon/GPO)
Netanyahu accepts role of PM from Peres 370
(photo credit: Koby Gideon/GPO)
Bataille ouverte. Avec le début des négociations officielles en vue dela prochaine coalition, dimanche 3 février, Yesh Atid, Habayit Hayehoudi etShas ont chacun tenté de se surpasser dans les pourparlers avec leLikoud-Beiteinou. Sujet du jour : le service des ultraorthodoxes.
Dans l’entourage du Premier ministre Binyamin Netanyahou, on indiquait que Bibipréférait avoir Shas dans sa coalition, même aux dépens de Yesh Atid, si sonéquipe de négociateurs ne parvenait pas à mettre les deux partis d’accord.
On laissait également entendre que Netanyahou souhaitait voir Yaïr Lapid(leader de Yesh Atid) se montrer flexible quant à ses exigences. En attendant,les représentants du Likoud-Beiteinou, Maîtres David Shimron et Yoav Mani,ainsi que l’ancien directeur général du Bureau du Premier ministre, Moshé Leon,allaient et venaient dans les couloirs de l’hôtel Kfar Hamaccabiah, à RamatGan, où se déroulaient les négociations, à huis clos. Le porte-parole du partia seulement concédé aux journalistes que les pourparlers étaient globalementfructueux et se déroulaient dans une atmosphère positive.
L’équipe de Yesh Atid gardait également le silence sur les avancées desdiscussions. En privé, on laissait néanmoins entendre que Yaïr Lapidpréférerait rester dans l’opposition, puis « renverser Netanyahou dans un an etdemi », plutôt que de faire des compromis, comme l’a rapporté la chaîne Aroutz2. Lapid exige, notamment, le ministère des Affaires étrangères pour lui-mêmeet souhaite l’Education, la Justice et le Logement pour son parti, ainsi que laprésidence de la Commission des finances à la Knesset. De plus, il a martelé à plusieursreprises qu’il souhaitait que le prochain gouvernement soit composé de 18ministres seulement, contre 30 actuellement.
Yesh Atid a également détaillé un plan d’enrôlement des harédim dans l’armée oule service civil, que le parti souhaite faire adopter en tant que loi. Uneexigence qui met Shas et Judaïsme unifié de la Torah (JUT) dans l’embarras.
Habayit Hayehoudi aurait le dernier mot ? 
Le député Ouri Ariel, qui mènel’équipe de négociateurs d’Habayit Hayehoudi, a déclaré que son parti serait prêtà suivre Yesh Atid sur la question de l’enrôlement, une annonce qui isoleencore davantage les formations ultrareligieuses.
Ariel a néanmoins pris soin de nuancer : « Nous sommes en contact avec lesharédim aussi bien qu’avec les laïcs et nous espérons faire le pont entre leurspoints de vue. Nous pensons que chacun doit contribuer au fardeau du servicemilitaire ».
Mardi 5 février, le député devait rencontrer le ministre sortant Moshé Yaalon,qui a planché sur la proposition du Likoud- Beiteinou à ce sujet, afin detrouver des points d’entente.
Par ailleurs, dans ses conditions d’entrée au gouvernement, Habayit Hayehoudisollicite également le dimanche comme jour férié de la semaine, au lieu duvendredi.
Un peu plus tard dans la journée de dimanche, le triumvirat à la tête de Shas(les ministres sortants Eli Yshaï et Ariel Attias, et Arié Déri) faisait passerdes messages contradictoires, quant à la flexibilité du Likoud Beiteinou surl’enrôlement des orthodoxes. Yishaï se faisait désirer en affirmant qu’iln’aurait « aucun problème » à siéger dans l’opposition afin d’éviter « uneguerre civile » et que la « nation ne se déchire pas ». « Lapid, arrêtez devous répandre en manipulations, la campagne est finie », a-t-il lancé devantles micros. « Des milliers de harédim servent aujourd’hui dans les rangs del’armée ou du service civil sans que personne ne les force.
Lapid est contre le monde de la Torah et les étudiants de yeshiva ». Leministre a également appelé les rabbins sionistes nationaux-religieux à ne paspasser d’accord avec le chef de Yesh Atid.
La semaine dernière, Yaïr Lapid avait déjà rencontré le président d’HabayitHayehoudi, Naftali Bennett, afin, entre autres, de trouver des points d’ententesur la question du fardeau national. En fin de compte, ce serait donc Bennettqui pourrait décider de la future coalition en fonction de sa position et desalliances qu’il formera sur ce brûlant sujet.
Le parti de droite est à peu près le seul à ne pas menacer de siéger dansl’opposition et pourrait renforcer l’un ou l’autre des partis.
Une idée à laquelle Shas s’accroche visiblement. « Habayit Hayehoudis’apercevra très prochainement de l’impossibilité de cohabiter avec lespositions de Yesh Atid », a voulu croire Yishaï. « Leurs rabbins s’y opposeront». Et le ministre de l’Intérieur d’ajouter : « Netanyahou veut avoir Lapid plusqu’il ne souhaite avoir Shas, bien qu’il affirme désirer une large coalition.Je pense que leurs opinions sur l’enrôlement des harédim sont très proches ».
Mais immédiatement après, Déri déclarait exactement le contraire : « Le Premierministre nous veut définitivement dans sa coalition. Mais il peut y avoir detrès grandes différences entre de bonnes intentions et la réalité. Nous avonsde nombreux points de divergence. Il nous sera difficile de siéger en mêmetemps que Lapid, étant donné ses opinions sur l’enrôlement ».
Déri a également appelé le chef de Yesh Atid à rencontrer les leaders de Shas,affirmant que si l’ancien présentateur prétend ne boycotter personne, il agitautrement en réalité.
Lundi, la délégation du Likoud Beiteinou devait rencontrer le parti de TzipiLivni, le Judaïsme unifié de la Torah et Kadima.