On a tous quelque chose en nous de Johnny...

Une légende vivante dans les rues d’une ville trois fois millénaire. A quelques heures de son entrée en scène au Nokia de Tel-Aviv, la star française a tenu à s’imprégner de spiritualité juive

Johnny au mur 521 (photo credit: Marc Israël Sellem)
Johnny au mur 521
(photo credit: Marc Israël Sellem)
La légende est intacte. Après 50 ans de carrière et plus de 100 millions d’albums vendus, Johnny Hallyday continue de faire vibrer les foules.
Son parcours est invraisemblable.
Son apport à la scène française, sans précédent.
D’abord décrié avant d’être reconnu, Johnny impose sa marque, et de décennies en décennies continue de faire son show.
Un performer qui n’a peur de rien, ni de sauter d’un hélicoptère, ni de perdre sa voix. Une bête de scène à l’américaine qui a choisi de négliger le public des Etats-Unis pour se consacrer sur ses fans francophones : “Je n’ai jamais vraiment fourni l’effort nécessaire. Pour réussir, il vous faut voyager très régulièrement pendant deux ou trois ans. Moi j’ai eu trop de travail à d’autres endroits”, commente-t-il.
Euphémisme. Depuis l’Alhambra en 1960, en 181 tournées et 27 rentrées parisiennes, il a attiré plus de 28 millions de spectateurs, enregistré plus de 1 000 titres et vendu plus de 100 millions de disques.
Sa carrière est déjà récompensée par 40 disques d’or, 22 de platine, 3 de diamant et 8 Victoires de la musique, pour une discographie officielle qui compte 47 albums studio et 26 albums live.
Johnny prend la vie à bras-le-corps. Il aime, ou non. Peu importent ses récents problèmes de santé. A 69 ans, Johnny a été marié quatre fois. Il a survécu à un cancer du côlon en 2009 et a été hospitalisé pour une hernie discale la même année. “La mort”,répond-il, lorsqu’on lui demande pourquoi il a changé d’avis et a repris le chemin de la scène. “J’ai commencé à penser à la mort. Tant que j’ai la chance de continuer à faire la musique, tant que je suis vivant, je vais continuer. Cela m’aide à rester jeune.”
“J’ai toujours voulu venir en Israël”
Pour la première fois, Johnny Hallyday a fait le choix de se produire en Israël, le 30 octobre, à Tel-Aviv, dans le cadre d’une tournée internationale de 32 dates en France et à l’étranger, qui a débuté le 24 avril dernier. Une grande première pour l’une des personnalités préférées des Français.
“J’ai toujours voulu venir en Israël, mais je n’en ai jamais eu l’occasion”, explique l’idole de ces jeunes devenus pères et grands-pères depuis longtemps. Lors de ce concert unique en Terre promise, le chanteur fera appel à un large répertoire de chansons des années 1970, 1980, 1990 et 2000. “Je chanterai des titres qui ont marché à l’époque et que je n’ai pas interprétés sur scène depuis longtemps [...]. Des chansons comme Que je t’aime.
En préalable à sa tournée internationale, le chanteur français a offert un titre inédit à son public, Autoportrait, téléchargeable sur le site www.jhinedit.com. Des paroles qui en disent long sur sa vie : “On m’a fait tant d’autoportraits qui me ressemblaient trait pour trait, j’avoue que je ne sais plus vraiment qui je suis ni à quel moment, et ce qui est vrai je le jure, c’est que je ne serai plus personne si un jour toi tu m’abandonnes”.
Une chanson hommage à sa femme et à son public.
Concernant d’éventuelles pressions qui auraient pu l’empêcher de venir en Israël, il est catégorique : “Je suis au-dessus de ça, je m’en fiche ! Mon métier, c’est de chanter.
Je me produis dans les pays qui veulent bien m’accueillir et pour un public qui a envie de me voir. Le reste, ça m’est égal !” Et de conclure : “Personne ne me dira jamais de faire ce que je n’ai pas envie de faire”. Johnny Hallyday avait déjà empoigné le micro en faveur d’Israël pendant la guerre des Six-Jours en 1967.
Il raconte : “Je m’en souviens, bien sûr. J’ai beaucoup d’amis juifs et quand j’étais jeune, j’ai longtemps vécu chez la famille de Jean-Pierre Pierre-Bloch, ancien président de la Licra”.
Lors de son passage en Israël, Johnny a tenu à visiter la Terre sainte. “Je voulais voir le Mur des Lamentations, c’est mythique. Mon producteur me l’avait promis !”, s’exclame-t-il.
Au sujet de la religion, le chanteur note : “Je suis athée, catholique et athée. Je ne m’occupe pas de religion, tout comme je ne m’occupe pas de politique”.
Si on lui demande s’il rêve encore de se produire en spectacle dans un lieu spécifique, il répond, fidèle à lui-même : “Sur la Lune !” Toujours plus haut, toujours plus impressionnant, toujours plus spectaculaire. La Rock’n’roll attitude, ça ne s’improvise pas.