Sécurité dans le Sud : que peut Tsahal ?

Difficile d’attaquer le Sinaï sans porter atteinte à la souveraineté égyptienne

Sinai (photo credit: Reuters)
Sinai
(photo credit: Reuters)
Voilà des mois que l’armée surveille les activitésterroristes du Hamas et du Djihad islamique dans le désert du Sinaï. Les deuxgroupes ont notamment établi des lignes de production de roquettes sur leterritoire égyptien. Le raisonnement est simple : à Gaza les armes sont à la merci des frappesisraéliennes.Mais pas en Égypte. “C’est exactement notre dilemme”, commente un haut gradé deTsahal. “Lorsqu’on sait qu’une cellule de roquettes se trouve dans le Sinaï, doit on attaquer ou pas ? Si nous attaquons, nous sommes accusés de violer lasouveraineté égyptienne. Si nous n’attaquons pas, un missile atterrit enIsraël”.Jeudi 5 avril. Une roquette tombe sur Eilat, sans faire de victimes. Selonl’armée, un groupe terroriste palestinien est à l’origine de l’attaque, à moinsque ce ne soient des Bédouins égyptiens locaux, à la solde des Palestiniens.Toujours selon l’armée, lorsque la barrière de sécurité sera terminée le longde la frontière, le risque d’infiltration terroriste baissera, mais lesattaques de missiles augmenteront. Un phénoménal similaire a été observé dansla bande de Gaza: encerclés par la barrière de sécurité la plus sophistiquée au monde, lesgroupes terroristes se sont concentrés sur les attaques de missiles.En l’absence d’une réelle solution militaire, Israël mise sur la diplomatie etpousse les Égyptiens à restaurer l’ordre dans le Sinaï. Mais le régimemilitaire a les yeux tournés vers le Caire, plutôt que vers la lointainepéninsule désertique. Ce qui ne signifie pas qu’il n’a pas conscience de lamenace. Au contraire : il vient récemment de renforcer sa défense intérieurecontre le terrorisme du Sinaï. En parallèle, Israël tente également d’amenerles États-Unis à faire pression sur le régime égyptien pour qu’il empêchenotamment les Palestiniens de traverser la frontière à partir de la bande de Gaza. En mars,l’administration d’Obama a accordé une aide d’1,3 milliard de dollars au Caire,en dépit de l’émergence des Frères musulmans et de l’échec des objectifsdémocratiques du pays. Israël ne s’est pas ouvertement opposé à cette aide,mais pourrait le faire à l’avenir. Problème : les États-Unis cherchent àconserver leur influence en Égypte par le biais de ses subventions qu’ilpourrait perdre en cas de suspension.En attendant, l’armée pense à connecter Eilat au système de sirène aérien quise montre assez efficace dans le Sud. L’alternative, peu probable, serait dedéployer une batterie du Dôme de fer près de la station balnéaire.