Vaclav Havel : adieu l’ami

L’ancien dirigeant de la République tchèque est décédé au terme d’une longue maladie

vaclav havel (photo credit: Petar Kujundzic/Reuters)
vaclav havel
(photo credit: Petar Kujundzic/Reuters)
Vaclav Havel est mort, dimanche 18 décembre, à l’âge de 75 ans. Dramaturge et opposant du régime communiste, il avait mené pacifiquement la Révolution de velours, avant de devenir président de l’ex-Tchécoslovaquie. Amateur de jazz, ami de Mick Jagger, il s’est rendu célèbre en demandant le respect des droits de l’Homme face au régime communiste.
Libéré après une peine de prison, il a mené le renversement du pouvoir soviétique à Prague.
Avant de prendre la tête du gouvernement au château médiéval de la capitale tchèque.
Né en 1936, dans une famille d’intellectuels et de riches propriétaires, Havel se voit interdit d’études après la prise de pouvoir communiste en 1948. Au même moment, sa famille est dépossédée de ses biens. Il monte sa première pièce, Fête en plein air, pour la première fois le 3 décembre 1963, caricaturant le régime soviétique. Après la répression du printemps de Prague (1968), il est forcé de quitter son travail d’écrivain et de travailler comme ouvrier manuel. Opposant du régime, il est condamné à 4 ans de prison en 1979. Atteint d’une grave pneumonie, il sera libéré en 1983, suite à une intense pression diplomatique étrangère.
Choisi comme président de la Tchécoslovaquie en 1989 après la Révolution de velours, il démissionne en 1992, opposé à la scission d’avec la Slovaquie. Il est néanmoins élu président de la nouvelle République tchèque en 1993, puis réélu pour un second mandat.
Pour le Premier Ministre Netanyahou, Havel était un “véritable ami” d’Israël, se joignant ces dernières années à d’autres leaders pour défendre l’Etat hébreu sur la scène internationale. Lorsqu’il arrive au pouvoir en 1989, l’une de ses premières actions est de rétablir des contacts diplomatiques avec Israël, proscrits par le régime soviétique. Sa première visite à Jérusalem date de 1991. Il y reviendra souvent, mais aussi, à titre privé, à Eilat.
A l’issue de son second mandat, il retourne à l’écriture et publie une pièce en 2008 qui reçoit des critiques élogieuses. Interrogé pour savoir s’il préfère que l’Histoire se souvienne de lui en tant que politicien ou dramaturge, il avait répondu : “J’aimerais bien que l’on dise que j’étais un dramaturge qui a aussi agi comme citoyen, et qu’en tant que tel, j’ai passé une partie de ma vie à un poste politique.”
Fumeur invétéré, Havel a survécu à plusieurs opérations dues à un cancer des poumons et à une tumeur intestinale à la fin des années 1990 qui a failli l’emporter. Il est mort au terme d’une longue maladie, auprès de sa seconde épouse Dagmara, dans sa maison au nord de Prague.