“Donner un peu de sa vie à l’Etat d’Israël”

Sar-el, le principal fournisseur de volontaires civils pour l’armée

l’Etat d’Israël (photo credit: Sylvain Gharbi)
l’Etat d’Israël
(photo credit: Sylvain Gharbi)
Sar-el, Sherout Leisraël - Service pour Israël, est né à l’été 1982 sous l’impulsion d’Aharon Davidi (ancien chef de corps parachutiste de Tsahal, décédé cette année). C’est lui qui dirigeait à l’époque les activités culturelles des communautés du plateau du Golan. Mais lors de la guerre du Galilée, les chefs des familles de la zone sont recrutés pour participer aux combats. Conséquence ? Les récoltes se perdent, car les agriculteurs portent les armes. Face au désespoir de la communauté, Davidi décide de former une équipe de recrutement. Avec des amis, il arrive à réunir 650 volontaires américains. Sar-el voit le jour.
Actuellement, le projet national est représenté dans 35 pays à travers le monde. Il a l’exclusivité de fournir des volontaires à l’armée. Les deux antennes les plus importantes sont celles de France et des Etats-Unis, fortes des plus grands contingents de bénévoles. Pour le seul mois de juillet 2012 : le nombre de volontaires s’est élevé à 709, dont 474 Français et 84 Américains. Selon Alain Fraitag, président de Sar-el France, “tous les volontaires ont pour dénominateur commun l’amour d’Israël.” Le moteur de l’organisation : apporter une aide, qu’Alain Fraitag qualifie “d’humble”, à Tsahal. Les recrues effectuent des tâches normalement assignées aux réservistes qui sont mobilisés entre 3 à 6 semaines par an. Ainsi, Sherout Leisraël cherche à soulager les caisses de l’Etat en réduisant la mobilisation des forces de réserves.
A leur arrivée sur des bases à travers Israël, les volontaires civils portent l’uniforme et vivent au rythme habituel de la base militaire. Hommes et femmes sont séparés et effectuent des tâches logistiques selon la “spécialité” des bases. Nulle question d’avoir “une fierté mal placée”, tout le monde est là pour aider. Peu importe que les matelas soient plutôt fins ou qu’il faille balayer l’atelier, chacun donne un peu de soi sans broncher. Les soldats sont reconnaissants du travail des volontaires, note Fraitag. Un “simple sourire” fait oublier les soucis du quotidien et rappelle à l’ordre “cette envie inconsidérée de participer à l’armée de la nation, du peuple d’Israël.” L’objectif est également de réconforter les jeunes soldats et de vivre avec eux.
Moins nombreux qu’au début Mais qui sont les bénévoles ? Il peut s’agir d’étudiants, de retraités, d’actifs... Le président de l’organisation française précise qu’ils ont renoncé à imposer des limites d’âge. Insistant sur le fait que des personnes de plus en plus âgées souhaitent prendre part au volontariat. Il se souvient avoir rencontré un volontaire de 81 ans, qui donnait de lui-même comme les autres. C’est lors de la seconde guerre du Liban en 2006 qu’Alain Fraitag a effectué son premier volontariat civil. Depuis l’année dernière, c’est lui qui préside cette association à but non lucratif et apolitique. Le fil rouge de l’organisme : “la diversité unie par une même cause”, quels que soient les âges et les nationalités.
A noter que des non-Juifs s’inscrivent également. Parmi les anglophones bénévoles de l’année 2012, 36 % n’étaient pas juifs. La plupart sont des chrétiens, motivés par la Terre sainte. Depuis ses débuts, il y a 30 ans, jusqu’en 2006, Sar-el peut s’enorgueillir d’avoir acheminé 110 000 volontaires du monde entier et 35 000 Français dans les rangs de l’armée. Mais ces dernières années, l’enthousiasme semble baisser. “Peut-être les répercussions du contexte international”, note Fraitag. Mais le président de Sar-el France reste confiant. Et espère “du positif pour l’organisation qui continue à se mobiliser à travers le monde pour Tsahal.”