Le bonheur est à Katmandou

Ces derniers mois, une série télé à succès avait pour thème la vraie histoire d’une maison Habad au Népal. Retour sur un couple Loubavitch pas comme les autres

Loubavitch Katmandou (photo credit: Deborah Danan)
Loubavitch Katmandou
(photo credit: Deborah Danan)
Rouge à lèvres écarlate et ongles assortis. Chani Lifshitz n’a pas l’apparence d’une femme de rabbin Habad. Encore moins dans l’un des lieux les plus reculés au monde : Katmandou, capitale du Népal. Et pourtant. Avec son mari, le rabbin Chezki Lifshitz, ils sont rentrés en Israël à l’occasion des vacances d’été, la basse saison au Népal. L’occasion de participer à une levée de fonds organisée au Théâtre du Diamant à Ramat Gan pour toutes les maisons Habad dans le monde. Le couple espère surfer sur le succès de la série télé produite par Reshet pour Aroutz 2 : Katmandou. Le scénario était basé sur les épreuves et les tribulations du jeune couple Shmoulik et Moushki, débarqués dans la capitale népalaise pour y ouvrir une maison Habad. Les personnages, interprétés tous deux par des acteurs laïcs qui, de leurs propres aveux, ne connaissaient pas grand-chose au courant Loubavitch et ses activités, étaient librement adaptés de la vie du couple à leur arrivée au Népal, il y a 13 ans.
Ils sont fous ces émissaires ! 
Chaque année, quelque 20 000 baroudeurs israéliens débarquent au Népal. La plupart du temps pour partir en excursion dans les montagnes de l’Everest et de l’Annapurna. Grâce au succès de la maison Habad à Katmandou, un autre centre a ouvert ses portes à Pokhara, la dernière ville-étape avant d’escalader les montagnes, et un troisième à Manang, point relais dans l’Annapurna. Ce dernier a ouvert spécialement pour les fêtes de Tishri, afin que les Juifs au beau milieu d’un trek puissent profiter d’une ambiance de “Yom Tov” comme les autres. La plus grande maison, celle de Katmandou, est connue pour tenir le plus grand Seder au monde, avec 1 500 convives chaque année.
Comment donc ces jeunes parents de 5 jeunes enfants - dont 4 sont nés au Népal - ont-ils décidé de changer radicalement de vie et de s’installer dans un endroit où l’eau courante est une denrée rare et où les pannes d’électricité s’étalent environ 12 heures par jour ? 
“Ils n’arrivaient pas à trouver de schlouchim (émissaires) pour aller dans un pays du tiers-monde”, explique Chani, aux réponses émaillées par un rire contagieux. “Nous étions le couple de fous prêts à le faire. Trouver les bons émissaires pour un endroit, c’est comme trouver le bon shiddouch (mariage arrangé). Je crois que nos personnalités s’accordent bien avec le Népal”.
Outre la grave pénurie d’infrastructures de base, le pays est soumis à des troubles politiques fréquents : la vie y est imprévisible. Une semaine classique pour Chani et Chezki peut inclure une mission de recherche et de sauvetage dans les montagnes pour retrouver un Israélien perdu ou blessé, renvoyer ceux qui ont abusé de drogues chez eux, sortir un compatriote de prison, et bien sûr, préparer un repas de Shabbat pour plus de 300 convives.
“Vous n’avez pas idée de ce que c’est que de vivre au Népal” 
Chezki fait remarquer que dans la vraie vie, les histoires racontées dans les 13 épisodes de la série pourraient toutes arriver dans la même journée. Et c’est vers le rabbin Moshé Kotlarsky qu’il se tourne en temps, nombreux, de crise. “Il nous aide pour tout, pas uniquement pour les problèmes financiers. Troubles politiques, guerre des rues.... Je sais que je peux appeler le Rav Kotlarsky 24 h sur 24”, explique l’émissaire.
Kotlarsky, que certains considèrent comme le numéro 3 de la hiérarchie Habad, habite Crown Heights, à Brooklyn. C’est lui qui gère tous les émissaires Habad à travers le monde. Et préside le kinous schlouchim, la conférence annuelle qui réunit les quelque 4 000 bénévoles du monde entier au 770, Eastern Parkway, le quartier général Habad à New York. C’est dans cet immeuble légendaire que le dernier rabbin Loubavitch, Rabbi Menahem Mendel Schneerson, a bâti son enseignement et élevé le mouvement Habad au rang de phénomène mondial.
Kotlarsky, présent à la levée de fonds, souligne les défis inhérents à la mission au Népal. Si, ailleurs dans le monde, il existe généralement une communauté juive avec laquelle le couple Habad peut établir des structures (jardins d’enfants, écoles et synagogues) le Népal est uniquement composé de communautés en transit qui restent au mieux quelques mois.
“Vous n’avez pas idée de ce que c’est que de vivre au Népal”, continue le rabbin qui a rendu visite au couple à plusieurs reprises. “Dans n’importe quel pays, il existe une industrie, qu’elle soit technologique ou agricole. Au Népal, il n’y a rien d’autre que le Beit Habad”. En arrivant à l’aéroport de Katmandou, on est en effet immédiatement accostés par des dizaines de chauffeurs de taxis népalais : “Vous voulez aller à Beit Kebab ?” 
Reconnaissant que l’endroit a de quoi décourager, Kotlarsky ajoute : “Chani et Chezki sont très engagés. Ils ont compris l’opportunité qu’il y avait à en faire un foyer permanent et ils l’ont fait magistralement. Tous les émissaires Habad font un travail incroyable. Mais Chani et Chezki sont vraiment uniques. Ils ont l’air si peu préparés mais en réalité, ils sont les plus préparés au monde. C’est comme s’ils survivaient uniquement grâce aux miracles, mais ce qui est incroyable c’est qu’il y a toujours un miracle pour eux quelque part”.
Le miracle de Hanoukka 
Les histoires miraculeuses sont en effet monnaie courante pour le couple. Cet été, Chezki s’est retrouvé à prier lors de l’office du matin dans une synagogue de Rehovot, alors qu’une Brit mila (circoncision) avait lieu. Il s’est avéré que le bébé était le fils d’un ancien visiteur du Beit Habad. Il y a 8 ans, le jeune père était arrivé à Katmandou et s’en était ouvert à Chezki : il hésitait à se lancer dans une session de Vipassana, un stage de 10 jours d’initiation à la méditation, prisée des Israéliens qui voyagent en Orient. Chezki avait répondu qu’il pouvait arriver aux mêmes résultats grâce à des techniques juives telles que la hitbonenout (méditation contemplative juive). Le jeune voyageur s’est alors persuadé d’oublier le Vipassana et choisit à la place de s’isoler une semaine, armé seulement d’un livre du Tanya, le texte habadique de référence sur le Zohar, ouvrage majeur de la pensée mystique juive.
Mais ce n’est pas tout : le plus incroyable revirement de l’histoire est précisément la circoncision. Le visiteur s’opposait alors vaillamment à l’idée, la qualifiant d’inhumaine. Des années plus tard, le rabbin n’avait aucune idée de ce qu’était devenu le jeune contestataire et la rencontre à la synagogue relevait de la pure coïncidence.
Et Chezki de raconter une autre histoire arrivée il y a quatre ans, lors d’un séminaire juif qu’il tient dans les montagnes. Les stages ne sont pas forcément destinés à amener les participants au repentir, mais plutôt, explique l’émissaire, à enseigner l’histoire et la pensée juive à ceux qui l’ignorent.
Cette fois-là, parmi les participants, se trouvait un Israélien devenu moine dans un monastère adjacent. Tandis que certains évitent le mouvement Habad et ses activités, d’autres veulent faire preuve d’ouverture d’esprit. C’est dans ce contexte que le moine était venu. Et de demander au rabbin s’il devait faire quelque chose pour marquer Hanoukka. Chezki a suggéré qu’il allume un chandelier dans le monastère. L’année suivante, un autre aspirant moine arrive d’Israël et se trouve dérangé par la présence de ce chandelier. Il demande à l’autre moine pourquoi il est là, croit-il donc qu’ils sont toujours en Israël ? Finalement, le jeune homme se laisse persuader de visiter la maison Habad. Puis décide que le mieux à faire est de rentrer au pays pour mieux connaître sa religion. Il jure de retourner au Népal l’année prochaine pour comprendre le bouddhisme. Mais il ne reviendra jamais. Depuis, il étudie en yeshiva.
Se contenter du strict nécessaire 
Le couple tient à préciser qu’il ne leur appartient pas de forcer les gens. “Etre un émissaire c’est comme faire partie de la Sayeret Matkal (unité spéciale de Tsahal). Mais le plus beau compliment c’est quand un laïc retourne en Israël, croise une religieuse perruque sur la tête, et, au lieu de la percevoir comme quelque chose de menaçant, pense à moi”, explique Chani. “Nous voulons que les gens aient l’occasion d’en apprendre un minimum sur le judaïsme. Nous ne forçons rien. Le Rebbe Loubavitch recevait tout le monde avec tant d’amour... Si nous pouvons l’imiter un tant soit peu, alors nous avons fait notre travail”.
Mais tous les baroudeurs n’ont pas l’envie d’apprendre. Pour beaucoup, la liberté et les folles aventures offertes par le Népal sont plus qu’assez. Parfois, leur absence de limites va jusqu’à empiéter sur la vie privée du couple. Dans une scène de la série, un voyageur s’endort pendant de longues heures sur le lit de Moushki, l’alter ego de Chani. Près de 90 % du scénario est constitué de vrais événements arrivés au couple, et celui-là ne fait pas exception. Chezki explique même que certaines histoires étaient tellement incroyables qu’elles ont dû être adaptées pour paraître crédibles à l’écran.
“Dans la série, la chambre où le voyageur tombe endormi a une porte”, sourit Chani. “Mais chez nous, il n’y a pas de porte. On ne s’appartient plus vraiment audelà d’un certain point”.
Comment alors maintenir une vie de famille normale dans un tel contexte ? Le couple se garde une heure tous les matins avant de se lancer dans les folles journées de la maison Habad. “Notre café est sacré”, dit Chani. Les vendredis soirs, ils dînent en famille avant de tenir le repas de Shabbat avec leurs convives.
Le mouvement Loubavitch dispose d’un programme en ligne qui permet aux enfants d’émissaires de suivre leur scolarité. Mais évidemment, avec les coupures d’électricité incessantes au Népal, il n’est pas toujours simple de rester connectés pour les enfants Lifshitz. Chani l’admet : le plus grand défi d’une existence Habad est d’élever des enfants. “La mentalité népalaise est tellement différente, et bien entendu, il n’y a pas de soutien de la communauté”, regrette-t-elle.
“Tous les jours, au réveil, je me demande ce que nous allons faire pour l’éducation des enfants aujourd’hui. On ne peut pas juste se dire : ‘C’est la tâche du Rebbe, il trouvera des solutions’, je dois constamment superviser les choses”.
Chani pointe néanmoins rapidement les avantages d’éduquer des enfants dans un tel environnement isolé. “On prend les citrons et on en fait une citronnade”, rigole-t-elle. “Pour les enfants, il n’y a pas de compétition, pas de ‘je veux ce que ce que les autres ont’, pas de caprices ‘achète-moi ça’, etc. Ils vivent une vie simple et ils sont très heureux de ce qu’ils ont. Ils sont également très unis et prennent soin les uns des autres”.
Chezki, un vrai gourou 
S’inquiète-t-elle de l’influence de certains des baroudeurs les moins élégants ? “Non. Ils n’ont pas besoin d’être amis avec eux. Les enfants sont encore très innocents. Ils ne disent même pas des mots comme meshouga (fou). Quand ils arrivent en Israël et entendent les autres enfants parler, ils sont très étonnés”.
Selon le couple, le Népal manque aux petits lorsqu’ils rentrent pour les vacances.
Et Chezki de raconter que les jours de Shabbat, son fils de 8 ans, Shmoulik, demande constamment : “Mais où sont tous les gens ?”. Chani ajoute que l’un des plus grands avantages à grandir dans une maison Habad est d’apprendre à donner par amour et non par obligation. Mais le couple ne s’arrête pas à sa propre progéniture. Deux fois par semaine, Chani emmène deux petits Népalais de la rue manger un bon repas dans un restaurant. “Je ne me suis jamais faite à la pauvreté de ces enfants. Au début, je voulais tous les adopter” sourit la jeune femme, qui admet avoir toujours rêvé d’adopter “des tas et des tas d’enfants abandonnés”.
Le rêve n’est pas encore devenu réalité, mais l’année dernière le couple a sorti un jeune Népalais de la rue et l’a recueilli. Ils l’ont sevré de son addiction à la drogue, lui ont donné sa propre chambre dans la maison Habad et l’ont même inscrit dans une école privée. “Notre condition : qu’il ne touche plus à la colle”, pointe Chani en référence à la dépendance du garçon. “Un an plus tard, il fait toujours preuve d’une extraordinaire volonté. Les autres visiteurs peuvent ainsi se rendre compte que n o u s n’aidons pas que les Juifs”. Le couple entretient d’excellentes relations avec la communauté locale. “Chezki est un vrai gourou pour eux”, raconte Chani. “Ils ont beaucoup de respect pour nous. Et nous les respectons également. J’accepte leur rythme lent. Il ne faut pas oublier qu’ils n’ont pas les mêmes privilèges que nous. Et surtout, qu’en fin de compte, nous sommes leurs hôtes. Je dis toujours aux voyageurs de ne pas se montrer suffisants avec eux”.
En plus d’être le seul shohet (capable de procéder à un abattage selon le rituel juif) et le seul laitier casher du Népal, Chezki se doit de posséder d’autres cordes à son arc. “Parfois, il faut jouer le rôle du médecin, de l’assistante sociale, du psychologue, du professeur et ainsi de suite. Je n’ai pas étudié ces choses-là, mais on reçoit la force d’en haut. Le Rebbe avait cette capacité de prendre des gens ordinaires et d’en faire des leaders”, s’enthousiasme la jeune femme.
De la vraie vie au petit écran 
Chani reconnaît avoir eu de nombreuses réticences quant à la série avant sa diffusion. En premier chef : le portrait de Moushki, la femme de rabbin jouée par la comédienne Nitzan Levartovsky, souvent dépassée par certaines situations. “Au début, cela me dérangeait que Moushki trouve la shlihout difficile et se plaigne beaucoup. Ils ont surjoué les difficultés. Mais je comprends maintenant qu’ils avaient besoin d’en rajouter pour créer du drame et du conflit”.
“C’est assez drôle de parler de soi-même, mais je pense que même au début, j’étais plus forte que Moushki. On voit bien que nous ne souffrons pas, que nous nous amusons et que nous aimons les baroudeurs”. Et d’ajouter : “A chaque fois que je me sens un peu perdue, je me rappelle que je suis là pour aider les gens. Evidemment, c’est un grand défi mais malgré toutes les difficultés, je suis très chanceuse de faire ce que je fais”.
Selon Chani, si une shlihout devient trop lourde à porter pour son émissaire, il vaut mieux rentrer. Elle-même n’a abandonné ses devoirs qu’à une seule occasion. Rivka Holtzberg, l’émissaire de Bombai, était sa meilleure amie. Les deux femmes s’appelaient plusieurs fois par jour au téléphone. Un jour, Rivka a rappelé à son amie Chani combien elle lui était proche. C’était leur dernière conversation. Le lendemain Rivka et son mari, rabbi Gavriel Holtzberg, étaient tués dans l’attaque terroriste de Bombai en 2008.
Chani n’a pas mis les pieds dans la maison Habad pendant une semaine. “Cela a été ma plus longue période sans venir. On ne peut pas donner quand on ressent un vide à l’intérieur”.
Pour le couple, regarder la série a équivalu à remonter dans le temps. Et, plus étonnant, d’apprendre à mieux se connaître. “Nous avons la chance de nous observer à travers les yeux des autres”, explique Chezki. Le rabbin admet néanmoins avoir demandé à couper certaines scènes qui ne lui plaisaient pas. “Pour l’effet dramatique, les scénaristes voulaient inclure certaines scènes impudiques. Comme dans la plupart des séries télé en Israël, ils voulaient pimenter les choses, mais le problème c’est que les gens nous assimilent à la série”.
Pas facile alors de convaincre les investisseurs, réalisateurs et producteurs d’exclure ces scènes. Surtout que les émissions les plus populaires telles que Hissardout et Haah Hagadol (les équivalents de Koh Lanta et le Loft) tournent souvent autour d’une morale peu scrupuleuse et de comportements osés.
Mais, dans l’ensemble, Chezki est satisfait du résultat. “Par comparaison à d’autres émissions, c’est très propre”, note-t-il avant d’ajouter rapidement, “mais cela reste peu recommandé pour un Habadnik”.
En fin de compte, la série fait de l’excellente publicité pour le mouvement Loubavitch. C’est également un succès pour la communauté haredi israélienne en général, puisque c’est la première fois que des personnages ultra-orthodoxes font l’objet d’un programme diffusé en prime time.
Une victoire qui ne va pas de soi pour Chani. “Je suis heureuse que les gens apprennent à connaître les activités du Habad sans avoir à quitter leur salon”.
Aller à la rencontre des Juifs partout dans le monde 
Les acteurs eux-mêmes louent la sensibilité de la série. “Il y a une âme dans cette émission, quelque chose qui touche vraiment au coeur”, affirme Michael Moshonov, qui joue le rôle de Shmoulik. Après avoir rasé la longue barbe nécessaire au rôle et arborant désormais ses cheveux en crête, Moshonov semble radicalement différent de son personnage. Mais, plaisante- t-il, à force d’avoir fréquenté Chani et Chezki et de s’être rendu dans la maison Habad au Népal, il est devenu un Habadnik à part entière.
Chezki l’avoue lui-même au jeune acteur : “On en était arrivés au point où je ne savais pas si vous nous jouiez ou si nous vous jouions”. A observer Moshonov sur l’écran, on aurait du mal à croire qu’avant de jouer dans la série, il ne connaissait rien du mouvement Habad, comme il le déclare.
Mais il explique avoir été très bien conseillé pour rendre le rôle crédible : “J’ai bâti une relation de confiance avec Yehiel Fleishman, qui m’a donné l’inspiration et enseigné à marcher et à prier comme un Habadnik de la façon la plus vraisemblable possible”, note le comédien.
Fleishman, le frère de Chani, habite à Kfar Habad en Israël. Il a servi de consultant sur l’émission pour toutes les questions relevant du mouvement religieux. “On m’a consulté sur tout, y compris les vêtements, les comportements et la musique. Je me suis retrouvé dans des magasins de perruques ou en train de m’inquiéter d’une longueur de jupe. Je suis devenu un conseiller de mode avec tout ça !” 
Pour Moshonov, l’expérience de tourner pendant trois mois au Népal restera à jamais gravée dans sa mémoire. “J’espère que grâce à la série, davantage de gens se rendront dans les maisons Habad. C’était ma première fois et c’était très inspirant. Katmandou est un endroit de dingues, c’est magnifique mais la vie y est difficile. Mon personnage est plus faible que Chezki, plus sensible et un peu naïf. Chezki, c’est quelqu’un de fort. C’est une autorité au Népal, il en connaît chaque recoin et sait toujours quoi faire. J’ai été malade et Chezki est venu à mon hôtel en moto pour m’apporter de la soupe. L’engagement et la générosité de ce couple sont inimaginables”.
Pour Chezki, qu’un Juif puisse étudier le judaïsme presque partout dans le monde est loin d’aller de soi. “Jadis, si quelqu’un voulait étudier le judaïsme, il lui fallait faire des efforts et voyager pour trouver un professeur. Aujourd’hui, dans le monde actuel, les Juifs n’ont plus besoin de nous chercher, car nous allons à leur rencontre pour leur permettre d’étudier leur religion et célébrer le Shabbat et les fêtes”.
Mais plus que tout, pour Chezki la maison Habad est un symbole de paix et d’unité entre les différents peuples. “Nous voulons montrer qu’il est possible pour toutes sortes de gens de vivre ensemble et que nous sommes tous frères”.