L’incendiaire de la mosquée al-Aqsa

Jérusalem, 1969. Denis Michael Rohan a tenté d’incendier la mosquée al-Aqsa. Animé par le sentiment d’une mission prophétique, il n’opposera aucune résistance aux forces de police venues le saisir.

Denis Michael Rohan est conduit par la police à son procès. (photo credit: ARCHIVE)
Denis Michael Rohan est conduit par la police à son procès.
(photo credit: ARCHIVE)
Les flammes ne sont pas encore éteintes qu’une équipe d’investigation spéciale de la police, conduite par le commandant adjoint Zelig Meyer, est constituée. Les répercussions politiques de l’incendie sont considérables. Etablir la vérité sur cette affaire devient priorité nationale : il faut découvrir le ou les pyromane(s) et, s’il s’agit d’un incendie criminel, les appréhender.
Non seulement les pays musulmans, mais aussi tout le reste du monde, sont convaincus qu’Israël est derrière cet incendie : sinon pour des raisons messianiques, du moins dans l’intention de pousser les Arabes à quitter les lieux. On entend déjà des appels au djihad dans tous les pays alentour.
Pour les Israéliens, il s’agit à première vue d’un acte de provocation perpétré par des militants arabes, mais l’implication d’extrémistes juifs n’est pas à exclure.
Les enquêteurs découvrent les restes de tissus imprégnés de kérosène derrière la chaire. De toute évidence, c’est là qu’a débuté le feu. La police se déploie dans tout Jérusalem-Est et, dès le début de l’après-midi, le gardien de la mosquée et le vendeur de tickets à qui Rohan a acheté son entrée au mont du Temple se retrouvent au quartier général de la police pour établir le portrait-robot de l’homme qu’on a vu s’enfuir en courant.
A 8 heures du soir, le caporal Gabriel Moshez découvre l’image qui circule dans tous les commissariats. La technique du portrait-robot est toute nouvelle dans la police israélienne et Moshez est curieux de voir à quoi cela ressemble. Le regard désinvolte qu’il jette à l’image se transforme vite en examen minutieux.
Le portrait ressemble fortement à l’étrange Australien amené au quartier général deux semaines plus tôt, après l’altercation avec les gardiens de la Porte des Maghrébins. Moshez a oublié le nom du touriste et le sergent Ventura, qui l’a interrogé, n’est pas en service. Muni du portrait, Moshez fonce chez son collègue, qui se souvient tout de suite du nom de Rohan. De retour au commissariat, Moshez trouve le nom de l’hôtel Rivoli dans le dossier de Rohan. Avec trois hommes, il se rend aussitôt dans cet établissement.
La piste du kibboutz
L’employé de la réception est affolé de voir arriver la police. « Restez là, ne bougez pas ! », lui ordonne Moshez. « Et ne répondez pas au téléphone ! » Puis il lui montre le portrait-robot.
« Cette personne séjourne-t-elle dans votre hôtel ? », interroge-t-il.
L’employé a bien l’impression que l’image ressemble au client de la chambre 107, mais il préfère ne pas le dire. De même, le propriétaire de l’établissement, prudent, affirme ne reconnaître ni le portrait, ni le nom. Les policiers procèdent à une fouille rapide de toutes les chambres et examinent les clients présents. L’un d’eux consulte le registre de l’hôtel en s’arrêtant au 15 du mois, jour où Rohan a été arrêté à la Porte des Maghrébins. Ne trouvant pas le nom, il en déduit que Rohan s’est enregistré sous un faux nom.
Ayant fait chou blanc, Moshez repart chercher Ventura pour l’amener à l’hôtel. Ventura se souvient du numéro de la chambre où l’Australien est allé prendre son passeport et emmène le propriétaire avec lui pour qu’il assiste à la fouille. Dans un tiroir, Ventura trouve plusieurs documents au nom de Rohan, ainsi qu’une photo d’identité de ce dernier. Dans un placard, un autre policier découvre deux bouteilles.
« Sentez ça ! », demande-t-il à Moshez, qui identifie une légère odeur de kérosène. Un troisième policier brandit deux talons de tickets d’entrée à la mosquée al-Aqsa.
On poste un policier dans la chambre et des hommes en civil dans le lobby et devant l’hôtel, pour le cas où Rohan reviendrait.
Ventura soumet ses découvertes au commandant adjoint Meyer. Au dos de l’un des papiers de Rohan, est griffonné le nom du kibboutz Mishmar Hasharon. Les enquêteurs demandent par télex au commissariat de Natanya si un Australien du nom de Denis Michael Rohan peut être localisé dans le kibboutz voisin.
La nuit tombe et le policier qui reçoit le message, ignorant le lien présumé entre Rohan et l’incendie à Jérusalem, préfère attendre le lendemain pour envoyer une voiture de patrouille au kibboutz.
« C’est moi qui ai mis le feu à la mosquée »
Arthur Jones apprend l’incendie d’al-Aqsa de la bouche d’un autre bénévole, qui a entendu à la radio le journal d’informations en anglais à leur retour de l’excursion organisée dans la vallée du Jourdain. La nouvelle lui semble incroyable. Après le dîner dans la salle à manger collective, Jones et son colocataire sont en train de regagner leur chambre lorsqu’ils entendent derrière eux des pas pressés. C’est Rohan, qui émerge soudain de l’obscurité.
« Erev tov ! », dit-il : « Bonsoir » en hébreu. Etant donné les nombreuses conversations qu’ils ont eues, c’est à Jones que Rohan a eu le plus envie de parler de l’incendie.
« Tu sais que la mosquée a brûlé ? », lui lance aussitôt Jones.
« Ah oui ? », répond Rohan, qui semble au comble de l’excitation. « Ecoute, j’ai quelque chose à te dire, mais je veux te parler seul à seul. »
Le compagnon de Jones s’éclipse et les deux amis s’enferment dans la chambre de Jones. « C’est moi ! », s’exclame alors Rohan.
« Quoi, c’est toi ? », demande Jones.
« C’est moi qui ai mis le feu à la mosquée », révèle Rohan.
Jones reste bouche bée. Aussi choquante que soit cette révélation, il sait que son ami ne ment pas. « Je ne sais pas quoi te dire, Denis », finit-il par articuler.
« On peut estimer qu’en fait, je leur ai acheté cette mosquée », poursuit Rohan. « Tu te souviens des mille dollars que j’avais ? Eh bien, ça m’a coûté tout ça ! J’ai tout distribué aux gardiens et aux gens à qui il me semblait que je devais donner… »
Rohan raconte l’excitation éprouvée le matin en se levant. « Je savais que c’était le jour : que c’était enfin arrivé ! » Il raconte les nombreux signes de Dieu qu’il a vus et sa première tentative infructueuse, puis décrit en détail la façon dont il a déclenché l’incendie ce matin-là.
« J’ai des photos, je peux le prouver », ajoute-t-il, tout excité. « Alors tu me crois ? »
« Oui, je te crois », répond l’étudiant américain en religion. « Et je garderai le silence jusqu’à ce que j’aie réfléchi à ce que je dois dire et à la position que je dois adopter là-dessus. »
Très jovial, Rohan explique réfléchir à présent à ce qu’il convient de faire. « Peut-être que je vais aller au poste de police central de Jérusalem. Je vais entrer et leur dire “Boker tov [bonjour] les amis !” »
Sans résistance
Mais pour le moment, Rohan va passer la nuit au kibboutz.
A Natanya ce soir-là, il a attendu le bus qui ramène quotidiennement Tsiporah (la femme qu’il espère épouser) du kibboutz et a photographié le véhicule de loin – un chaînon de plus à la succession de preuves qu’il amasse pour justifier ses prétentions au trône de Judée… et à Tsiporah. En arrivant au kibboutz, il a ensuite retiré la pellicule et suspendu l’appareil à une branche. Il n’en a plus besoin.
Comme d’habitude, Jones se lève peu de temps après le lever du jour et va travailler dans les champs avec les autres bénévoles. Au bout de deux heures, il gagne la salle à manger pour le petit-déjeuner. Rohan rentre juste après lui et vient s’asseoir à sa table. Quand l’un des convives sort une cigarette et demande du feu à la ronde, Rohan tire une boîte d’allumettes de sa poche. « C’est drôle que j’ai ces allumettes sur moi », dit-il avec un sourire en coin à Jones. « Je ne fume pas. »
Les policiers de Natanya arrivent peu après et repèrent vite Rohan, qui a l’air de les attendre. Il les suit sans opposer de résistance. Deux heures plus tard, il est au commissariat central de Jérusalem, où Meyer et le commandant de la police de district, David Ofer, l’attendent dans la salle d’interrogatoire. Tous deux, confirmés l’un comme l’autre, démarrent doucement leurs questions, en évitant toute référence à l’incendie. Ils demandent à Rohan son passeport et s’enquièrent, au détour de la conversation, de ce qu’il a fait de son temps depuis son arrivée dans le pays. Rohan décrit alors ses activités jusqu’à son séjour à l’hôtel Rivoli.
« Et hier ? », interroge Meyer. « Qu’est-ce que vous avez fait ? »
« Hier, je me suis levé tôt et je suis allé mettre le feu à la mosquée al-Aqsa », répond Rohan.
« On arrête là ! », s’écrie Ofer.
On demande à Rohan s’il est disposé à faire une déclaration écrite et ce dernier accepte aussitôt. Selon le document qu’on lui tend, il a été informé qu’il n’est pas obligé de parler s’il n’en a pas envie et que tout ce qu’il pourra dire sera enregistré par écrit et pourra servir de preuve. Rohan signe, puis commence à raconter son histoire face au sténographe de la police.
La fureur du monde arabe
Malgré la complexité des préparatifs nécessaires, le procès débute moins de deux mois plus tard. Il est urgent pour le gouvernement de montrer au monde que l’incendie est le fait d’un touriste chrétien dément, et non d’un Israélien.
L’incendie a alimenté les craintes tenaces du monde musulman, persuadé que les sionistes sont déterminés à ne pas s’arrêter à la conquête de la Palestine, mais qu’ils veulent bâtir un empire s’étendant du Nil à l’Euphrate et déplacer ou soumettre tous les Arabes de la région.
Les répercussions de l’incendie se sont déjà répandues partout. 25 Etats musulmans se réunissent pour un sommet spécial à Rabat, au Maroc, et condamnent le sacrilège « perpétré sous occupation israélienne ». Le Conseil de défense arabe tient une réunion extraordinaire pour organiser « la mobilisation des ressources arabes contre l’agression israélienne ». En Arabie Saoudite, le roi Fayçal prépare ses troupes à une guerre sainte visant à libérer Jérusalem. En Inde, des émeutes musulmanes font quelque 5 000 morts selon la presse. Au Pakistan et à Manille, des grèves générales ont lieu et des hordes de jeunes musulmans brûlent le drapeau israélien devant l’ambassade. L’Irak annonce l’exécution de 15 « espions » israéliens et américains. En Indonésie, un ancien Premier ministre affirme devant la presse qu’Israël prévoit depuis longtemps de se débarrasser de la mosquée pour construire un temple juif à sa place.
Toutefois, les conséquences les plus graves touchent les portes même du pays. La fureur bouillonne à Jérusalem-Est et dans les territoires conquis à la guerre des Six Jours, qui menacent de déverser leur rage. On promet désordre et actes terroristes si la certitude qu’il s’agit d’un incendie sioniste n’est pas rapidement réfutée. Déjà, un grave revers politique est essuyé à Jérusalem-Est : les Arabes qui avaient accepté de se présenter aux élections municipales se sont tous désistés, instaurant un modèle de non-participation qui laissera le conseil municipal sans représentants arabes pour bon nombre de décennies. Tout espoir de réconciliation avec le monde arabe sera perdu si Israël ne parvient pas à démontrer sans doute possible qu’il n’est pas derrière l’attentat d’al-Aqsa.
L’apogée de toute une existence
Le procès se tient au Palais des congrès de Jérusalem, Binyanei Haouma, afin de pouvoir accueillir la presse étrangère et les corps diplomatiques. Comme Adolf Eichmann huit ans plus tôt, Rohan est installé dans une cage de verre blindé placée sur la scène, avec un casque lui permettant d’entendre les traductions simultanées de l’hébreu et de l’arabe. Le tribunal de district de Jérusalem est composé de trois juges et présidé par Henry Baker, personnage bourru originaire de Grande-Bretagne, qui mène la séance d’une poigne ferme et avec un esprit vif et acerbe. L’accusation est conduite par le conseiller juridique principal de l’Etat, le procureur général Meïr Shamgar, et c’est l’avocat de Tel-Aviv Itzhak Tunik, président de l’association du barreau d’Israël, qui défend Rohan.
Le procès de Denis Michael Rohan pour incendie criminel et violation d’un lieu saint durera 7 semaines et sera l’occasion d’une fascinante plongée dans les travaux psychiatriques sur la psychose.
Tous les acteurs du drame défilent sur la scène du tribunal. Parmi eux : l’imperturbable cheikh Joude, qui tire sa montre à gousset de ses djellabas à la moindre occasion pour montrer comment il a demandé à Rohan ce qu’il faisait dans la mosquée à cette heure matinale, et la majestueuse Tsiporah, que Rohan a proclamée reine de Judée, et qui oscille entre amusement et perplexité lorsqu’elle parle de son étrange élève.
Pour Rohan, ce procès est manifestement l’apogée de toute une existence. Il se tient devant les juges d’Israël, avec, dans la tribune de presse, des représentants du monde entier suspendus à ses lèvres. Il ne doute pas qu’une fois l’ensemble des preuves déployées devant eux, tous ces gens comprendront à qui ils ont affaire…
« Mon procès est l’événement le plus important du monde depuis celui de Jésus-Christ », dira-t-il à un psychiatre venu le voir dans sa cellule. Chaque fois que son avocat ne parle pas assez distinctement, Rohan désigne le micro, afin que la remarque figure bien dans les comptes rendus officiels. Lui-même s’arrête régulièrement quand il s’exprime, malgré l’émotion qui l’étreint parfois, par exemple lorsqu’il évoque avec virulence sa dépression nerveuse : il ne veut surtout pas que les interprètes perdent le fil et omettent de traduire certains mots…
Une performance troublante
« Je n’ai pas peur de ce procès », déclare-t-il devant la cour. « Je sais que je ne serai pas jugé coupable. » C’est un récit à la Dostoïevski qui se déroulerait avec, en toile de fond, les vastes paysages australiens. Les psychiatres présentent le père de Rohan comme un individu sévère qui a la main leste avec le martinet. Sa mère est une femme glaciale et distante qui a passé beaucoup de temps en asile psychiatrique, tout comme l’une de ses quatre sœurs. Quant à son frère, il est porté disparu depuis plusieurs années.
Un psychiatre raconte comment, en classe de CP, le maître d’école du petit Denis le punissait en l’obligeant à rentrer dans un haut panier d’osier, sous les yeux de tous les élèves rassemblés. Bien que doté d’une intelligence normale, il est vite devenu le souffre-douleur à l’école, puis l’idiot du village.
Une fois adulte, il n’a pourtant pas vécu en reclus. Le samedi soir, il allait jouer aux cartes dans les étables où il tondait les moutons (« Dans mon travail, j’étais considéré comme propre, mais pas très rapide ») et prenait part aux danses de village. C’est son mariage, qui s’est très mal passé dès la nuit de noces, qui a tout fait basculer.
Sa performance à la barre des témoins se révèle extrêmement troublante.
Cet homme qui a subi des moqueries toute sa vie répond sans fléchir aux questions des plus grands juristes d’Israël.
Dans sa propre logique, il se montre cohérent, extrêmement rationnel, presque convaincant. Quand Shamgar lui demande s’il pense vraiment que Dieu voulait le pousser à commettre un crime en provoquant un incendie, il ne se laisse pas démonter.
« Et qu’est-ce que Dieu a demandé à Abraham ? », rétorque-t-il. « Il lui a demandé de sacrifier son fils, non ? N’est-ce pas là un crime, pour la justice d’aujourd’hui ? Meurtre au premier degré, non ? »
Au-dessus des tribunaux terrestres
Il fournit sans se tromper toutes les dates, raconte tous les incidents qui lui sont arrivés sans jamais être pris en défaut, malgré la complexité des faits. « Mon esprit n’a jamais été aussi équilibré que maintenant », déclare-t-il. « Satan n’a plus de pouvoir sur moi. » Il peut se révéler étonnamment objectif à propos de lui-même : « Les gens sont mal à l’aise en ma présence ». Il s’exprime avec animation et sa voix mélodieuse monte parfois dans les aigus lorsqu’il tient à préciser le sens de telle ou telle chose.
Son visage jadis tourmenté est enfin serein. « Je comprends pourquoi je suis né, pourquoi j’ai dû subir la discipline de fer que m’ont infligée mes parents, pourquoi j’ai été rejeté et méprisé », dit-il devant la cour. « Je l’ignorais jusqu’à mon arrivée en Israël. Tout s’est mis en place dans ma tête à Jérusalem. Satan savait qui j’étais, moi, non… »
Quand on lui demande comment il réagira s’il est reconnu coupable, il répond : « Je suis au-dessus des tribunaux terrestres ».
Son témoignage le plus révélateur, cependant, n’arrive que le dernier jour du procès, lorsqu’il évoque une voix entendue dans sa cellule quelques jours plus tôt : « Comme tu as obéi à ma voix et que tu as accompli tout ce que je t’ai demandé », disait-elle, « même au prix de ta propre souffrance, je t’exalterai au-dessus de la terre et j’amènerai à toi toutes les vierges d’Israël afin d’élever ta descendance pour ma gloire. Tu construiras le Temple et Tsiporah sera ta reine. »
Cette fois, au lieu de l’enthousiasme manifesté jusque-là pour décrire les diverses voix qui se sont adressées à lui, Rohan baisse la tête et c’est au prix d’un gros effort qu’il fait cette ultime révélation. Les psychiatres appelés à la barre sont tous d’accord sur un point : la motivation qui sous-tend l’action de cet homme n’est pas religieuse, mais sexuelle.
Le fait d’un chrétien fou
Le procès a donc établi clairement que l’incendie de la mosquée d’al-Aqsa, qui a déchaîné la haine contre Israël dans le monde entier ou presque, était le fait d’un chrétien fou qui a exploité la vénalité de gardiens musulmans. Même s’il continue malgré tout à être présenté comme un complot sioniste dans le monde arabe (notamment en Jordanie, où le gouvernement passe des images du brasier à la télévision à chaque jour anniversaire du drame), le procès a eu pour effet d’atténuer la critique et l’épisode est peu à peu passé aux oubliettes au milieu du tumulte incessant du Moyen-Orient.
Mis à part la destruction d’une chaire d’une valeur inestimable, al-Aqsa émergera de l’incendie fortifiée et embellie, grâce à de très habiles artisans arabes qui réaliseront un travail massif de restauration. Le feu a voilé certaines décorations à l’intérieur du dôme, mais après raclage, des motifs originaux bien plus beaux seront mis à jour. Le président égyptien Anouar el-Sadate, venu prier à la mosquée durant sa visite à Jérusalem, promettra en outre l’aide de son pays pour les travaux de rénovation alors en cours.
Rohan est déclaré coupable et condamné au confinement à vie dans un institut psychiatrique. Il est d’abord enfermé à l’hôpital spécialisé de Talbieh, à Jérusalem, où il se révèle un partenaire très recherché pour les soirées dansantes du samedi. En 1974, il est transféré en Australie pour finir ses jours dans un autre hôpital, où il aura tout le temps de songer à quel point il est passé près du trône de Jérusalem. C’est là qu’il décédera en 1995, alors qu’il continuait de subir des soins psychiatriques. 
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