Petit tour d’Abu Tor

Abu Tor, à la fois isolé et proche de la Vieille Ville, attire les acquéreurs aisés, étrangers en particulier

petit tour d`abu tor (photo credit: © DR)
petit tour d`abu tor
(photo credit: © DR)
Les quartiers de la capitale où Juifs et Arabesvivent ensemble paisiblement se comptent sur les doigts d’une main. Abu Tor estl’un d’entre eux. Le quartier, situé au coeur de Jérusalem, offre des paysagesà couper le souffle et des rues bordées d’arbres majestueux.
La zone résidentielle d’Abu Tor se développe dès la fin du 19e siècle, sousl’impulsion des Arabes musulmans et chrétiens de Jérusalem, qui appartiennentalors à la classe moyenne. Une communauté juive, nommée Beit Yossef, s’yétablit en 1888.
Durant la période du Mandat britannique, la zone rejoint la municipalité deJérusalem.
Et avec la création de l’Etat d’Israël, en 1948, Abu Tor se voit divisée endeux. Les quatre premières rues, derrière Derekh Hebron, sont israéliennes,tandis que la partie la plus basse passe sous le commandement du Royaumehachémite de Jordanie.
En janvier 1949, Israël et son voisin de la Ligue arabe, représentésrespectivement par le désormais célèbre Moshé Dayan, et le commandant AbdullahTal, s’entretiennent de Jérusalem. Dayan présente la partition de la villecomme un intérêt commun et offre un échange de territoires, dont le postemilitaire d’Abu Tor. La proposition est rejetée.
Entre 1948 et 1967, Abu Tor est donc coupé en deux par la ligne de séparationentre Jérusalem-Ouest - israélienne - et Jérusalem-Est - jordanienne.
Vues panoramiques au coeur de Jérusalem
Abu Tor, littéralement “Père dutaureau”, ou Guivat Hananya en hébreu, est situé au sud de la Vieille Ville,délimité par la vallée Hinnom, l’un des nombreux bassins qui bordent le plusancien quartier de la capitale.
Au nord : la Forêt de la Paix, au sud, le quartier d’Armon Hanatziv, à l’estdes plaines vallonées, à l’ouest Derekh Hebron et l’ancienne stationferroviaire de Jérusalem.
La partie haute du lieu s’élève à plus de 760 mètres au-dessus du niveau de lamer.
L’un de ses arguments de vente : ses vues magnifiques. Au nord, une ouverturedégagée sur la Vieille Ville, le Dôme du Rocher et le Mont Sion. A l’est, desvues panoramiques de la Vallée de Silwan, du désert judéen, grandiose, et desmontagnes bibliques et .
La sphère juive du quartier - essentiellement laïque - consiste en des maisonschics, demeures individuelles haut-degamme et appartements modernes, tousconstruits selon la topographie du lieu.
L’endroit possède de nombreux parcs et aires de jeux. Des centaines de jardinsprivés, fleuris, ajoutent encore au paysage coloré et diversifié.
Abu Tor reste un paradis isolé, proche du centre-ville, et accessible à pied.Le quartier est délimité par la tranquillité de la Forêt de la Paix, ce qui lerend unique à Jérusalem. Il est possible d’y accéder via la Grande Synagogue,le Mur occidental et la rue King David.
Situé au centre de la capitale, Abu Tor attire sans distinction touristes,journalistes et acheteurs étrangers. Les deux parties du quartier abritent plusde 3 000 habitants.
Quid du “syndrome des vacances” ?
Le marché immobilier de Jérusalem est bienplus complexe que dans d’autres villes du pays, notamment à cause du vifintérêt des acquéreurs étrangers. De fait : 20 à 30 % des propriétés les plusluxueuses sont détenues par des non-citoyens israéliens.
Nombre des acheteurs du coin sont également des familles à la recherche d’uneplus grande maison. Les prix varient de 5 000 dollars le mètre carré pour unsimple appartement sans vue particulière, à plus de 7 000 dollars le mètrecarré pour des demeures de luxe avec vue sur la Vieille Ville et le Dôme duRocher.
L’économie mondiale a toutefois un fort impact sur le marché. Alors que ledollar connaît son taux le plus bas de son histoire, le marché immobilier deluxe voit de moins en moins d’acquéreurs nordaméricains et de plus en plus deFrançais, Britanniques et Australiens. Les acheteurs cherchent toujours àacquérir des résidences secondaires, mais ils se tournent vers des habitationsplus modestes dont les prix n’excèdent pas le million de dollars. Avant lacrise financière, ils étaient prêts à investir entre 2 et 4 millions dedollars.
Le “syndrome des vacances”, un virus commun aux quartiers huppés, ne semble pasaussi répandu à Abu Tor. De nombreuses demeures sont en effet achetées par desinvestisseurs locaux ou étrangers qui les louent ensuite à des diplomates,hommes d’affaires ou journalistes, qui ne comptent pas à la dépense pour vivredans une résidence de type rural, à proximité du centre-ville. Le loyer pour unappartement de 2 à 3 pièces avec terrasse s’élève alors à 4 500 dollars parmois.
Par les temps qui courent, il est difficile de prédire la tendance des prix àAbu Tor.
Jérusalem souffre d’un manque chronique de logements, dans la majorité de sesquartiers. En parallèle, les régulations de la Banque d’Israël limitent lesmontants des emprunts logement, en fonction du coût de la propriété, et enaugmentent les prix afin de décourager les demandes.