Tout autour de Jérusalem

Pour le prix d’un petit appartement dans la capitale, n’est-il pas mieux d’acquérir une grande maison à Kochav Yaacov ? Une question plus que jamais d’actualité pour beaucoup de familles

Kochav Yaacov (photo credit: Avec l’aimable autorisation de Re/Max)
Kochav Yaacov
(photo credit: Avec l’aimable autorisation de Re/Max)
Vivre à Jérusalem n’est pas donné à tout le monde. D’un point de vue immobilier, la ville est considérée comme l’une des plus chères du pays. Les prix de la capitale ont flambé au grand désarroi de ses habitants. Les maisons familiales ou habitations jumelées se négocient à des coûts exorbitants, même dans les banlieues de l’ouest de la ville, telles que Mevasseret Tzion et Tzour Hadassah.
La situation est différente toutefois dans les implantations situées au-delà de la Ligne verte, en Judée-Samarie. Parmi les territoires censés rester sous souveraineté israélienne dans quelque accord de paix que ce soit, et qui comprennent le Goush Etzion et Ariel, on trouve Kochav Yaacov et Tel Sion, agglomérations jumelles qui regroupent une population globale de plus de 6 000 âmes.
Kochav Yaacov a été fondée en 1985 par Amana. Ce mouvement des implantations de l’organisation Goush Emounim a luimême été créé en 1978 pour développer des zones d’habitation, principalement dédiées à la communauté religieuse. Son objectif : la création de collectivités et d’industries fructueuses, de services sociaux, et surtout leur entretien et développement en continu.
Une des raisons qui explique la présence de Kochav Yaacov dans le “consensus” est sa proximité de Jérusalem : 12 kilomètres de distance, soit 10 minutes en voiture. La ville fait partie du Conseil régional de Binyamin, entre les cités bibliques de Rama et Beit-El. Sa population est essentiellement religieuse sioniste.
Tel Sion, en revanche, a été créée en 1990 pour répondre aux besoins de la communauté haredie.
Un rapport qualité/prix à évaluer
Le coût plus élevé et les petites dimensions des logements des villes semblent constituer des facteurs de poids pour les familles nombreuses. En particulier pour les foyers religieux qui envisagent de déménager et examinent désormais avec soin l’option “habitation en banlieue”.
Lors d’un achat immobilier à des fins d’investissements, l’emplacement est le facteur numéro 1 à prendre en considération puisqu’il détermine largement le prix du lieu. D’autres préoccupations, telles que l’environnement social ou communautaire, sont également primordiales.
Le sentiment communautaire est nettement moins développé dans un grand immeuble avec plus de 50 voisins. Un syndrome de “solitude au milieu de la foule” se développe alors : il n’y a que très peu d’interactions entre voisins, même sur le même palier.
Dans une petite ville, au contraire, règne généralement une autre ambiance.
Il faut se conformer à l’esprit général et il n’y a que très peu de place pour l’étranger. Kochav Yaacov, par exemple, est une implantation sioniste religieuse.
Elle peut donc constituer un endroit de choix pour vivre et fonder une famille si on correspond au profil requis, “sioniste” ou “religieux”. Mais peut-être pas pour les autres.
Pour ceux qui conviennent, toutefois, Kochav Yaacov a beaucoup à offrir. Sa taille lui confère une confortable ambiance de petite ville. Les résidents peuvent facilement se rendre au travail dans la capitale. D’autres services ont été créés, dont des jardins d’enfants, des écoles primaires et des garderies locales. Sur place, également : des parcs de loisirs, des classes et activités parascolaires pour enfants et adultes, des possibilités d’apprentissage et de développement ; et un marché local pour faire ses achats.
Encourager les nouveaux immigrants
Les implantations fournissent en général un gros effort pour aider à l’intégration des nouveaux immigrants.
Kochav Yaacov abrite une importante population d’immigrés, en particulier en provenance de France et d’Amérique du Nord. “Ces derniers temps, sûrement en raison de la situation immobilière à Jérusalem, et de la croissance des prix, nous constatons une tendance constante de familles qui veulent vendre leur appartement de la capitale pour s’installer dans l’un des villages environnants. Cela est particulièrement vrai pour les nouveaux immigrants en provenance d’Amérique du Nord, d’Australie et d’Europe, où les familles étaient habituées à vivre dans de spacieuses demeures”, précise Shlomo Benzaquen, de l’agence immobilière Re/Max, spécialisée dans la région de Binyamin.
“Pour le prix d’un petit appartement à Jérusalem, on peut acheter une spacieuse maison à Kochav Yaacov”, remarque-t-il.
Dans l’implantation, il y a trois types de logements : les maisons citadines, ou appartements de type duplex sans jardin ; des habitations jumelées avec des parcelles de terres relativement importantes, et les maisons proprement dites.
Généralement, une maison citadine, sorte de chalet, possède une surface moyenne de 150 mètres carrés. Elle est dotée d’un grand balcon ou d’une terrasse. Elle coûte entre 1,1 et 1,2 million de shekels.
Un logement jumelé n’a souvent que deux étages. Une zone bâtie de 140 mètres carrés et un terrain de 400 mètres carrés en moyenne. La fourchette de prix oscille entre 1,3 et 1,4 million de shekels.
La maison unifamiliale est plus polyvalente.
Etablie sur une surface de 250 à 600 mètres carrés, son prix varie entre 1,3 et 2,2 millions de shekels.
Tel Sion est toutefois différente de sa voisine, tant au regard de la population qui l’habite que de son architecture. Les habitations sont majoritairement des immeubles, et les appartements ne disposent pas de jardins privés.
Un appartement de 120 mètres carrés vaut en moyenne 800 000 shekels.