Culture et pédagogie, un savant mélange

Le Collège-lycée franco-israélien Raymond Leven, plus connu sous Mikvé Israël, prépare sa cinquième rentrée scolaire. L’occasion de tirer un heureux bilan

Lycee (photo credit: Avec l'aimable autorisation de Mikve-Israel)
Lycee
(photo credit: Avec l'aimable autorisation de Mikve-Israel)
Le Collège-lycée franco-israélien Raymond Leven, plus connu sous Mikvé Israël, prépare sa cinquième rentrée scolaire. L’occasion de tirer un heureux bilan Le collège lycée francoisraélien Raymond Leven se situe au nord de la ville de Holon sur le campus Mikvé Israël. Son nom dérive de celui de la première école d’agriculture établie en Terre d’Israël en 1870. Ce “Kfar” fondé à l’initiative de Charles Netter, homme d’affaires français et cofondateur de l’Alliance israélite universelle, visait à promouvoir l’enseignement du travail de la terre aux enfants juifs, à faciliter l’installation des Juifs arrivant en Palestine lors de la première “Aliya” et à rendre à la terre d’Israël son caractère agricole d’antan.
Aujourd’hui, sur ce campus de 750 hectares, les murs de la cave à vin en pierre construite en 1883, la grande synagogue aux peintures fleuries et au sol de marbre ainsi que l’allée de palmiers, ornée d’un bassin d’eau avec fontaine et de son ficus vieux plus de 100 ans, rappellent l’époque révolue des premiers pionniers.
Grâce à la coopération des gouvernements français et israélien, le concours actif de l’Alliance juive internationale ainsi que le soutien de la fondation Rachi et de l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE), le lycée Raymond Leven a ouvert ses portes en septembre 2007. Il offre depuis un cursus de la 6e à la Terminale, dont le projet pédagogique se veut linguistique, culturel et ouvert sur le monde. Autre ambition affichée : le lycée favorise un enseignement biculturel d’excellence et le rapprochement franco-israélien.
Cet établissement unique en son genre combine le meilleur de l’enseignement français et israélien réparti sur deux filières. Sa particularité : un modèle original. Des classes de taille réduite (une moyenne de 25 élèves environ).
Mais aussi l’enseignement commun des arts, de la musique, du sport, des cours d’anglais et d’espagnol : de quoi favoriser le rapprochement des deux cultures.
Autre caractéristique notable de l’établissement : le programme scolaire intègre à partir de la Seconde un cours de relations internationales, obligatoire pour les deux filières.
Lors du discours d’inauguration en 2007, le professeur Ady Steg posait la première pierre des aspirations de ce collège lycée : “L’objectif est certes de dispenser un enseignement intensif du français et de la culture française aux élèves israéliens, mais c’est aussi d’imprégner les élèves français ou francophones de la langue et de la culture hébraïques, et ceci, non pas par la simple réciprocité, mais par la coïncidence, ou tout au moins la grande proximité de ces deux cultures dans leur approche de l’homme du monde”.
“Vivre à fond une double appartenance”
Dès lors, les résultats confirment les objectifs : la deuxième génération de Terminale issue de Raymond Leven en 2011 a obtenu son baccalauréat avec 95 % de réussite pour la filière française dont 60 % avec mention et 100 % de réussite pour la filière israélienne.
Afin de maintenir ce niveau d’excellence, France Bessis, directrice du lycée, insiste sur le crédit accordé au sérieux, aux résultats scolaires et à la motivation des élèves lors de leur demande d’inscription. Le lycée est néanmoins ouvert à tous.
Dans le cas d’un élève dont le carnet scolaire ne répondrait pas aux attentes de l’établissement, d’autres éléments peuvent être pris en compte. La recherche de l’identité juive de certains adolescents, qui souhaitent exploiter pleinement leur expérience en Israël, peut rentrer en compte par exemple.
Les activités et le calendrier scolaire du collège lycée s’articulent autour des moments marquants de l’histoire et de la culture juive. Des activités historiques sont organisées chaque année au printemps. Au programme : expositions, conférences ou visites de sites culturels.
Par exemple, parmi les thèmes abordés, on retrouve celui de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale le 8 mai ou celui de la journée de l’Europe le 9 mai.
Les enseignants disposent d’une heure libre par semaine pour monter un projet en commun.
L’année 2011 a été marquée par la réalisation d’une exposition consacrée aux droits de l’Homme et du citoyen en France et en Israël.
A deux pieds implantés dans les cultures française et israélienne, le lycée Raymond Leven a su tisser des ponts avec des organisations de premier plan. Et établir un partenariat culturel fécond avec l’Institut français de Tel-Aviv, la Cinémathèque de Holon ou encore l’institut Weizmann pour les sciences dans le cadre de projets scientifiques de la 5e à la 3e. 
En plus des sorties culturelles proposées tout au long de l’année, les élèves prennent part en fin d’année aux “tiyoulim” de deux jours dans le but de leur permettre de découvrir par niveau de classe la géographie, l’histoire et toutes les richesses d’Israël. Shiraz, élève de quatrième, témoigne de son expérience au sein de l’établissement : “L’école Raymond Leven m’a permis de conserver mon identité française tout en m’aidant à me fondre dans la société israélienne et à vivre à fond ma double appartenance.”
 Le 13 janvier 2012, de 9 h30 à 12h, le lycée franco-israélien Raymond Leven à Mikvé Israël propose une journée Portes ouvertes.