Hoffenberg : sur tous les fronts

hoffenberg (photo credit: © DR)
hoffenberg
(photo credit: © DR)
Brushing impeccable, regard franc et sourire chaleureux. Si Valérie Hoffenberg ne siège pas encore au Palais Bourbon, elle n’est pas une première venue en politique. Et maîtrise, tant un discours bien ficelé qu’un jeu de jambes soigneusement étudié. L’ancienne déléguée du président Sarkozy au Proche-Orient connaît bien les problématiques de la 8e circonscription et lui voue un attachement tout particulier. “ Pour moi c’est la plus belle, car elle est le berceau des grandes civilisations”, confie la native de Marseille.
Valérie Hoffenberg ne fait pas forcément l’unanimité auprès de l’électorat.D’aucuns lui reprochent son dévouement sans limite à un président qui a déçu, d’autres, un brin misogyne, manquent de confiance en cette possible députée qui n’a en rien renoncé en sa féminité. Mais nul ne peut contester à la candidate son engagement et sa détermination.
Mère de trois enfants, elle a été chef d’entreprise pendant 14 ans. Puis vice-présidente de l’association Terrafemina, qui réunit des femmes méditerranéennes autour de sujets liés à l’éducation, la culture, le dialogue. Mais aussi représentante de l’Institut Transatlantique, directrice de la section française de l’American Jewish Committee et détentrice de la Légion d’Honneur pour son engagement en faveur de la paix. Valérie Hoffenberg semble inépuisable. Elle court de défi en défi, et s’accroche à ses idéaux.
Puis, vient son entrée en politique. Elue sur la liste du 16e arrondissement de Paris en 2007, elle se familiarise avec les rouages administratifs et politiques. Avant de se voir confier le poste de “Représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient”. Une fonction qui lui permet de travailler de concert avec la France, le Moyen-Orient et les Etats-Unis. Et la porte jusqu’aux élections législatives de la 8e circonscription.
Une place dans l’Hémicycle
“Je veux faire de ma circonscription un espace d’échanges et de solidarité.” A nouveau, Valérie Hoffenberg est présente sur tous les fronts. Education, culture, économie ou droits sociaux : ses propositions pour la 8e circonscription sont légion. “Les Français de l’étranger sont une richesse et une force pour la France”, assure-t-elle. Et de déplorer que leurs droits soient moindres que ceux de leurs compatriotes de métropole.
Dès lors, la femme d’action met au point un programme pointu. En premier lieu, explique-t-elle, “elle souhaite défendre et faire connaître la réalité israélienne au sein du parlement français”. Mais ce n’est pas tout : Hoffenberg “souhaite apporter des réponses concrètes aux Français qui résident hors de France”. Et s’engage par exemple à créer une maison de retraite francophone avant la fin de son mandat si elle est élue, puis parle tour à tour de la mise en place de l’allocation dépendance pour les Français résidant hors de France, et de l’utilisation de la carte vitale. Elle souhaite se pencher sur la reconnaissance et la valorisation des diplômes français à l’étranger ; sur le développement de l’enseignement du français grâce au programme F.L.A.M.
Elle regorge d’idées pour la recherche d’emploi, pense à mettre en place des formations professionnelles en partenariat avec les chambres de commerce, et l’Etat. Ses intérêts se portent également sur le domaine de la culture et des médias. Et de garantir la mise en place d’une nouvelle politique audiovisuelle permettant une large diffusion des chaines TV de la Métropole pour les Français résidant hors de France.
Concernant la fiscalité, elle envisage un travail de réflexion pour que les Français qui résident hors de France ne puissent être taxés deux fois sur les questions des résidences secondaires. Enfin, elle évoque une aide au retour des Français, et la mise en place d’une politique de valorisation de l’expérience professionnelle acquise à l’étranger.
Le risque ? La dispersion. Mais Valérie Hoffenberg a décidément réponse à tout. Modèle d’organisation, elle est entourée d’une équipe de choc, qui lui permettra, promet-elle, de mener à bien ses projets.
■ Quel est le principal trait de votre caractère ? La détermination et l’écoute.
■ Hormis vous, quel candidat est le plus adapté ? Je crois que dans une élection comme celle-ci, seuls les candidats qui appartiennent à un parti politique auront un vrai poids. Donc, pour moi il n’y a que deux candidates légitimes : Daphna Poznanski et moi-même. Ensuite, c’est idée contre idée, et projet contre projet.
■ Que vous a toujours reproché votre mère ? Ma mère est une mère juive ! Elle ne me reproche rien, elle m’aime inconditionnellement, comme toutes les mères juives ! (rires).
■ Le pays où vous souhaiteriez vivre ? J’habite actuellement en France, mais le seul autre pays où je pourrais vivre, c’est Israël.
■ Qu’est-ce qui vous tire du lit le matin ? La vie.
■ Qu’est-ce qui vous tient éveillée la nuit ? Mes enfants.
■ Quel est votre artiste préféré ? Emmanuel Levinas. Qui n’est pas un artiste, mais un philosophe. Dans un autre registre, je dirai Amy Winehouse.
■ Quel Israélien mériterait qu’on lui consacre un film ? Guilad Schalit. Et ses parents.
■ Que changeriez-vous chez les Israéliens, si vous le pouviez ? Je suis moi-même quelqu’un de “tachless” (concret)... Je ne changerais rien chez les Israéliens !
■ Que changeriez-vous chez les Français, si vous le pouviez ? Pareil ! Je crois d’ailleurs qu’ils ont beaucoup de choses en commun. Ils sont à la fois dans l’émotion, ce sont des râleurs, et des peuples très attachants.
■ Quel conseil donneriez-vous à un nouveau venu en politique ? De le faire par conviction, sinon cela ne sert à rien.
■ Donnez-nous une bonne raison de ne pas entrer en politique. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut être prêt : car le plus dur, c’est la violence.
■ Quel est votre modèle ? Je n’ai pas de modèle. Il y a énormément de parcours qui m’impressionnent, mais je n’ai pas un modèle.
■ Vous êtes plutôt ipad, Blackberry, ou papier et crayon ? Je suis Blackberry, mais aussi papier et crayon.
■ Quel est votre souvenir d’enfance le plus marquant ? Si je pense à mon enfance, je pense à l’amour de mes parents, qui continue de m’accompagner.
■ Qu’est-ce que personne ne sait de vous ? Ce que je ne dirai pas ! (Rires) Plus sérieusement, je pense que si j’ai pu surmonter tout cela, c’est grâce à ma foi. Je lis chaque matin les Psaumes, qui me parlent beaucoup. Et puis mon prénom hébraïque : Kochava.
■ Ce que vous détestez par-dessus tout ? Le lachon ara (la médisance, ndlr).
■ Le personnage historique que vous méprisez le plus ? Pétain.
■ Le fait militaire que vous admirez le plus ? La guerre des Six-Jours.
■ La réforme que vous estimez le plus ? La réforme du service minimum dans les transports.C’est une réforme que je trouve fondamentale, parce que c’est une question de civisme. On ne peut pas paralyser un pays, des gens qui vont au travail, qui vont à l’école, pour des intérêts personnels.
■ Le talent que vous auriez aimé avoir ? J’aurai aimé pouvoir être musicienne.
■ Quel est votre état d’esprit présent ? Optimiste, positive, déterminée et comblée de toutes les rencontres que je peux faire sur le terrain.
■ Quelles sont les fautes qui vous inspirent le plus d’indulgence ? Les fautes commises par amour.
■ Quelle aurait été votre profession en 1912 ? Mère de famille, certainement !
■ Baguette ou pita ? Baguette !
■ Le slogan qui résumerait votre programme politique ? C’est ensemble que nous gagnerons.
■ Votre devise dans la vie ? Ne jamais laisser quelqu’un se mettre entre soi-même et ses rêves.