Le contrat prénuptial, incontournableQuelle est donc la solution au problème des agounot modernes ? Voilà la deuxième question à un million de dollars ! Mais la réponse est bien plus difficile à apporter.Le rabbin Emmanuel Rackman, de l’Institut éponyme, s’est penché sur les cas des agounot avant sa mort en 2008. Il a invoqué des concepts tels que l’erreur halakhique, lors de la formation du mariage, qui implique que l’union peut être annulée, sans passer par la traditionnelle étape du divorce.Le problème : la majorité des autorités rabbiniques, y compris israéliennes, ne reconnaissent pas les principes de Rackman comme compatibles avec ceux, ancestraux, de la loi juive.Le rabbin Michael Broyde, professeur de droit à l’Université d’Emory, et ancien directeur du Beit Din américain, a mis au point un document alternatif, à faire signer au couple avant de se marier, et qui empêcherait les cas d’agounot. Ce formulaire constitue l’ultime recours, lors de la course au get. Il se charge essentiellement de retirer le pouvoir des mains de l’époux, pour le remettre entre celles des tribunaux rabbiniques.En Israël, l’accord a été traduit, et légèrement modifié pour s’adapter au milieu local. Appelé “Accord pour le respect mutuel”, le document a été rédigé par le docteur Rachel Levmore, le rabbin Elyashiv Knohl et le rabbin David Ben- Zazzon. Il peut être trouvé en cinq langues différentes, sur le site du Conseil des rabbins d’Israël. Contrairement, à la version américaine, cet accord doit être signé par les deux partenaires, l’homme et la femme, avant le mariage, et les protège ainsi équitablement.L’Institut Rackman, avec diverses autres organisations, préconise qu’un contrat de mariage de ce type devienne la norme, avec la Ketouba du mariage. Au moins, estime-t-il, un accord distinct doit devenir une pratique courante, si l’on veut éviter les cas d’Agounot à l’avenir.Levmore souhaiterait voir le concept des Agounot devenir aussi désuet que des maladies telles que la polio ou la variole.“Vous pouvez soigner ces maladies, dès lors que vous avez le vaccin”, commente-t-elle. “Pour l’heure, le contrat de mariage est le vaccin le plus efficace contre les agounot.”La raison à cela ? Tout simplement parce que rien ne parle comme l’argent. Un mari, ou une femme, est beaucoup moins susceptible de refuser le divorce, si on lui parle de grosses sommes et de généreuses pensions alimentaires. “La beauté du contrat de mariage”, commente Levmore, “c’est que le mari ne va pas vous donner une excuse, il va vous donner le get !” En plus d’éliminer le risque croissant de mamzerim, et sans mentionner l’abus des droits de l’Homme et de la Femme, il offre aux femmes leur liberté, et la possibilité de se remarier, et de continuer à procréer si elles le désirent.La Journée internationale des Agounot, qui coïncide avec le jeûne d’Esther, le 7 mars prochain, véhicule un message au peuple juif, ainsi qu’aux autorités rabbiniques : “Encourager la signature d’un contrat de mariage, comme procédure standard chez tous les couples qui désirent se marier. Au nom de l’expansion de la nation juive.”
Rompre les chaînes du mariage
La Journée internationale des Agounot coïncide avec le jeûne d’Esther. Cette année, le 7 mars.
Le contrat prénuptial, incontournableQuelle est donc la solution au problème des agounot modernes ? Voilà la deuxième question à un million de dollars ! Mais la réponse est bien plus difficile à apporter.Le rabbin Emmanuel Rackman, de l’Institut éponyme, s’est penché sur les cas des agounot avant sa mort en 2008. Il a invoqué des concepts tels que l’erreur halakhique, lors de la formation du mariage, qui implique que l’union peut être annulée, sans passer par la traditionnelle étape du divorce.Le problème : la majorité des autorités rabbiniques, y compris israéliennes, ne reconnaissent pas les principes de Rackman comme compatibles avec ceux, ancestraux, de la loi juive.Le rabbin Michael Broyde, professeur de droit à l’Université d’Emory, et ancien directeur du Beit Din américain, a mis au point un document alternatif, à faire signer au couple avant de se marier, et qui empêcherait les cas d’agounot. Ce formulaire constitue l’ultime recours, lors de la course au get. Il se charge essentiellement de retirer le pouvoir des mains de l’époux, pour le remettre entre celles des tribunaux rabbiniques.En Israël, l’accord a été traduit, et légèrement modifié pour s’adapter au milieu local. Appelé “Accord pour le respect mutuel”, le document a été rédigé par le docteur Rachel Levmore, le rabbin Elyashiv Knohl et le rabbin David Ben- Zazzon. Il peut être trouvé en cinq langues différentes, sur le site du Conseil des rabbins d’Israël. Contrairement, à la version américaine, cet accord doit être signé par les deux partenaires, l’homme et la femme, avant le mariage, et les protège ainsi équitablement.L’Institut Rackman, avec diverses autres organisations, préconise qu’un contrat de mariage de ce type devienne la norme, avec la Ketouba du mariage. Au moins, estime-t-il, un accord distinct doit devenir une pratique courante, si l’on veut éviter les cas d’Agounot à l’avenir.Levmore souhaiterait voir le concept des Agounot devenir aussi désuet que des maladies telles que la polio ou la variole.“Vous pouvez soigner ces maladies, dès lors que vous avez le vaccin”, commente-t-elle. “Pour l’heure, le contrat de mariage est le vaccin le plus efficace contre les agounot.”La raison à cela ? Tout simplement parce que rien ne parle comme l’argent. Un mari, ou une femme, est beaucoup moins susceptible de refuser le divorce, si on lui parle de grosses sommes et de généreuses pensions alimentaires. “La beauté du contrat de mariage”, commente Levmore, “c’est que le mari ne va pas vous donner une excuse, il va vous donner le get !” En plus d’éliminer le risque croissant de mamzerim, et sans mentionner l’abus des droits de l’Homme et de la Femme, il offre aux femmes leur liberté, et la possibilité de se remarier, et de continuer à procréer si elles le désirent.La Journée internationale des Agounot, qui coïncide avec le jeûne d’Esther, le 7 mars prochain, véhicule un message au peuple juif, ainsi qu’aux autorités rabbiniques : “Encourager la signature d’un contrat de mariage, comme procédure standard chez tous les couples qui désirent se marier. Au nom de l’expansion de la nation juive.”