Tous les oeufs dans le même panier?

Craignant d’avoir trop souvent appuyé sur le bouton « en veille » de leur horloge biologique, de plus en plus de femmes se tournent vers la congélation d’ovules à l’appel de la maternité

Cuve contenant des ovocytes congelés (photo credit: SHAARE ZEDEK MEDICAL CENTER)
Cuve contenant des ovocytes congelés
(photo credit: SHAARE ZEDEK MEDICAL CENTER)
Déjà dans la Bible, la fertilité est un sujet sensible pour les femmes, et la maternité une aspiration emblématique du judaïsme. Sarah se désespère de donner un enfant à Abraham, puis éclate de rire en apprenant à l’âge de 90 ans que ses prières ont été entendues. Rachel doit attendre que son véritable amour, Jacob, ait assuré sa descendance en procréant avec sa sœur Léa et ses servantes, avant de donner elle-même naissance à Joseph. Puis c’est Hannah qui pleure, s’abîme en prières à Shiloh, et promet de placer son fils à venir au service de Dieu : ses vœux sont exaucés avec la naissance du prophète Samuel.
Et puis, il y a la douleur de l’enfantement, due au péché originel d’Adam et Eve, qui déclenche en outre la première guerre des sexes.
Bien sûr, rien n’empêche la femme juive moderne de se tourner vers Dieu, mais elle préfère de plus en plus souvent solliciter la médecine quand la réponse à ses prières ne vient pas assez vite.
La congélation d’ovules (ou cryopréservation d’ovocytes) apparaît désormais comme une solution viable, quoiqu’aléatoire. Elle peut résoudre le problème des femmes de plus de 35 ans qui voient arriver le moment où leurs réserves ovariennes diminueront en quantité comme en qualité, alors qu’elles n’ont toujours pas rencontré le partenaire de vie qui leur convienne. Or une femme peut porter un embryon dans son ventre même après la ménopause.
Depuis 2011, la loi israélienne autorise les femmes de 30 à 41 ans à récolter jusqu’à 20 ovules en l’espace de quatre cycles en vue de les congeler, pour des raisons définies comme « sociales ». Jusque-là, cette technique n’était permise que pour motifs médicaux, par exemple pour les malades du cancer dont les ovules risquaient d’être endommagés par les traitements chimiothérapiques.
Ces toutes dernières années, la méthode appelée « vitrification » a supplanté celle, plus lente, de la congélation, améliorant de façon sensible les chances pour les œufs d’être ensuite dégelés sans dommages, puis fertilisés. En 2012, l’American Society for Reproductive Medicine a donné à la congélation d’ovules un vote de confiance, en proclamant qu’elle n’en était plus au stade expérimental.
Le traitement a alors bénéficié d’un coup de publicité : au mois d’octobre, les entreprises Facebook et Apple ont annoncé qu’elles offraient cet onéreux traitement à celles de leurs employées qui le souhaitaient. En Israël, le coût du processus varie entre 12 000 et 20 000 shekels ; il est deux fois plus élevé aux Etats-Unis.
Pas remboursé en Israël
Aujourd’hui, la congélation d’ovules est très en vogue parmi les Israéliennes de plus de 35 ans, malgré les mises en garde de la communauté médicale, qui insiste sur le fait que la procédure n’est pas fiable à 100 %.
Tammi, 39 ans, le profil parfait de la candidate à la congélation, dit s’être engagée dans le processus pour des raisons « sociales ».
Tammi a très envie de se marier, mais elle ne l’a toujours pas fait, par peur de l’engagement, explique-t-elle, peur du divorce, manque d’empressement à fonder une famille, et aussi, ajoute-t-elle, parce qu’elle est « difficile ». Si elle accepte d’être interviewée (anonymement) dans un café de Tel-Aviv, c’est pour que davantage de femmes de son âge soient informées de cette nouvelle option qui s’offre à elles.
C’est par hasard, en regardant la télévision, que Tammi a appris l’existence de la congélation d’ovules l’an dernier. Dès le lendemain, elle appelait son gynécologue et, trois mois plus tard, entamait, avec le soutien de ses amis et de sa famille, le processus consistant à lui injecter des hormones, afin de stimuler les ovaires en vue de produire plus d’un ovule à extraire et à « cryopréserver ».
« Je ne prévoyais pas, et je ne prévois toujours pas, d’élever un enfant toute seule », précise Tammi. « Je ne me sens pas du tout prête pour cela. Mais je ne veux pas non plus renoncer à mon désir d’avoir un jour une famille. C’était donc la meilleure solution pour moi. Bien sûr, j’aurais aussi pu attendre et me contenter de prier pour que Dieu m’accorde le bonheur d’être mère un jour. J’ai préféré la congélation d’ovules. »
Chez la femme, la fertilité commence à décliner à l’âge de 35 ans, puis tombe en chute libre à partir de 40 ans. En entamant le processus, Tammi espérait faire exception à la règle : elle était en bonne forme physique, avait des cycles menstruels réguliers et venait d’une famille dont les femmes sont prolifiques.
Pourtant, six œufs seulement ont pu être recueillis chez elle. Moins que le nombre recommandé, qui varie de 10 à 40 selon l’âge de la femme et ses antécédents médicaux. Si le coût avait été moins élevé, Tammi aurait recommencé le cycle, mais la cryopréservation d’ovocytes n’est pas remboursée en Israël, contrairement aux traitements de la stérilité dont l’objectif est la grossesse immédiate, comme l’insémination intra-utérine (IIU) ou la fécondation in vitro (FIV).
« Les produits frais sont toujours préférables »
Certes, la congélation d’ovules pourrait représenter un commerce lucratif, mais les chefs de services d’aide médicale à la procréation des grands hôpitaux israéliens ne manifestent guère d’enthousiasme à son égard concernant les femmes qui approchent la quarantaine. La technique étant relativement récente pour cette population en Israël, le taux de réussite reste peu concluant. Depuis le vote de la loi, il y a trois ans, la plupart des femmes qui ont fait congeler leurs ovules ne sont pas encore revenues pour les utiliser.
Le Dr Hannanel Holzer, chef de l’unité d’aide médicale à la procréation de l’hôpital Shaaré Tsedek à Jérusalem, donne pour sa part des estimations optimistes : selon lui, avec un minimum de 10 ovules congelés, une femme a de bonnes chances d’être mère un jour. Avant sa nomination à Shaaré Tsedek en septembre 2014, le Dr Holzer travaillait au centre médical de reproduction assistée de l’université McGill, au Canada, où le taux de réussite de la méthode s’élevait à 40 %. Toutefois, l’étude ayant conduit à ce chiffre portait sur un échantillon de 35 patientes à peine, un chiffre trop faible pour être significatif.
Avec l’arrivée de la méthode de vitrification, le taux de succès de la méthode approche désormais celui de la FIV, qui reste cependant une option viable pour les femmes qui envisagent une maternité sans conjoint. « Les produits frais sont toujours préférables », avait un jour déclaré le Dr Holzer dans une interview aux médias canadiens. La formule est restée. Pourtant, le Dr Holzer a conscience que l’insémination artificielle avec donneur de sperme ne tient pas compte du rêve des femmes d’avoir un enfant avec l’homme de leur choix et ne convient peut-être pas non plus aux valeurs culturelles, philosophiques ou religieuses de certaines.
« Psychologiquement, c’est un problème complexe », explique-t-il. « Nous ne voulons pas donner de faux espoirs à nos patientes ; nous leur faisons bien comprendre que la congélation n’est pas une garantie absolue de mettre au monde un bébé un jour. Elles doivent se préparer à une possible déception et prévoir un plan B. » Pour lui, cette procédure est un luxe, qui séduit de plus en plus parmi les communautés juives et asiatiques.
Ne pas remettre à demain…
Le Pr Ami Amit, chef du service d’aide médicale à la procréation de l’hôpital Sourasky, à Tel-Aviv, estime qu’il faut congeler au moins 20 ovules (chiffre autorisé par la loi israélienne) pour avoir de bonnes chances de réussite. « Mais si l’on peut en recueillir 40, c’est encore mieux », ajoute-t-il.
Son unité de procréation assistée s’enorgueillit d’une belle réussite : une femme qui avait fait congeler ses ovules à Londres en a fait transférer cinq dans son service à Tel Aviv. Deux d’entre eux ont pu être fertilisés et un embryon a été implanté avec succès. Toutefois, chaque cas étant différent, et ce succès n’est pas un gage de réussite à 100 %.
Le Pr Joshua Dor, directeur émérite de l’unité de procréation assistée Sheba, de l’hôpital Tel Hashomer, raconte pour sa part une histoire plus décevante : une femme qui avait effectué la procédure de congélation dans une excellente clinique d’Espagne a fait transférer à Shéba ses ovocytes congelés. Sur les 30 ovules apportés, 23 ont pu être décongelés sans dommage et 14 fertilisés. Or, aucun d’entre eux n’a produit d’embryon viable après implantation. Une grossesse a pu être obtenue par la suite au moyen d’une FIV.
« Je crains que les femmes se fassent des idées », soupire le Dr Dor. « En fait, cette méthode est réservée à celles qui, pour différentes raisons, souhaitent repousser le moment de faire un enfant : soit parce qu’elles n’ont pas encore trouvé de partenaire, soit parce que leur travail les accapare. Alors elles se disent : “Pas de problème, je vais faire congeler mes ovules et, si je n’ai pas envie d’être enceinte à 36, 37 ou 38 ans, je pourrai l’être jusqu’à 44 ans”. A mon avis, c’est une erreur. »
Le Dr Dor a ainsi découragé une femme de 36 ans de recourir à la congélation de ses ovules : « Je pourrais vous faire le traitement », lui a-t-il dit, « puisque c’est mon gagne-pain. Mais je n’en ai pas envie : je préfère que vous vous mettiez maintenant en quête d’un partenaire et que vous fassiez un bébé normalement, avant qu’il ne soit trop tard. » Quelques semaines plus tard, cette femme rencontrait son futur partenaire et se mariait. Aujourd’hui, elle a 39 ans et deux enfants.
Vers un monde « orwellien » ?
Le Dr Shaï Elitzour, directeur du département d’aide médicale à la procréation au centre médical privé Assouta, a vu une nette augmentation des consultations en vue d’une congélation d’ovules. Lui aussi conseille aux femmes approchant la quarantaine de ne plus attendre et de faire un enfant naturellement, même s’il accepte de congeler leurs ovules au cas où…
Chez les femmes les plus âgées, souligne-t-il, le taux de réussite reste plus important avec des embryons congelés qu’avec des ovules congelés. Sans parler des grossesses à risques qui guettent les femmes après 40 ans.
« Plus la femme est jeune, plus les chances de succès sont grandes », précise le Dr Elitzour. « Il est vrai que la loi autorise la congélation d’ovules entre 30 et 41 ans, mais sur le plan médical, nous préférerions que ce soit plutôt entre 27-28 ans à 37-38 ans.
Aucun des médecins interrogés n’approuve l’initiative de Facebook et d’Apple en la matière.
« Si vous me demandez mon avis, je pense qu’une entreprise ferait mieux de consacrer ses efforts et son argent à aider ses jeunes employées à élever leurs enfants, plutôt qu’à congeler leurs ovules et à retarder la maternité », estime le Dr Elitzour.
Pour le Dr Holzer, nous nous dirigeons vers un monde « orwellien » : « Les entreprises demandent à leurs employées de congeler leurs ovocytes plutôt que de partir en congé de maternité. Même sans parler en tant que médecin, je pense que la société devrait travailler à faciliter la fertilité des femmes et des hommes, plutôt que de demander aux femmes de préserver leur capacité de procréation. »
« Je suis dans le déni ! »
Orpheline dès son plus jeune âge, Galit, nouvelle immigrante d’Angleterre qui travaille comme secrétaire de direction, tient à fonder un jour une famille. Consciente que la congélation d’ovules est plus efficace quand la femme est jeune, elle a entamé le processus à l’âge de 35 ans et prépare actuellement l’étape du recueil des ovules en vue d’une cryopréservation. Cela signifiera pour elle des injections hormonales quotidiennes pendant une période de 10 à 14 jours au terme de laquelle la procédure de prélèvement sera accomplie, en principe sous anesthésie générale.
« Je n’ai pas encore rencontré l’homme de ma vie, mais je veux absolument avoir des enfants un jour – mais sans être mère célibataire », écrit-elle dans un « chat » anonyme en ligne. « Il n’est pas question pour moi de congeler des embryons, car je veux choisir le père de mes enfants. Et comme je ne veux pas me sentir obligée de rencontrer à tout prix quelqu’un très vite, j’ai investi dans l’avenir. »
Elle compte pouvoir recueillir au moins 20 ovules, tout en espérant ne jamais avoir à s’en servir. « Je suis contente de le faire, je trouve que c’est la bonne décision pour moi. Enfin, je ne suis pas ravie de ne pas avoir encore constitué de famille, mais j’investis pour mon avenir » (à l’heure où ces lignes sont écrites, Galit indique avoir déjà récolté
4 ovules).
Parallèlement, les conseils des médecins, plutôt conservateurs en la matière, ainsi que le coût de l’opération, ont dissuadé Anna, 37 ans, employée dans une compagnie biomédicale de Tel-Aviv, de recourir à la congélation de ses ovules. Ces dernières années, elle a multiplié les partenaires – qu’elle trouvait sur des sites de rencontres, dans des soirées ou à l’occasion de rendez-vous arrangés – sans jamais trouver chaussure à son pied.
« Mon médecin me dit qu’il vaut mieux que je tombe enceinte naturellement », raconte-t-elle. « La congélation coûte très cher et elle ne donne aucune garantie. Et puis, je n’ai pas envie de vivre avec l’idée que je peux attendre d’avoir 40 ans pour faire un bébé. »
Dans son sac, une ordonnance pour effectuer l’examen sanguin qui vise à mesurer son taux hormonal, en vue d’évaluer ses chances de concevoir. Or, elle remet sans cesse le test à plus tard, parce qu’elle craint la confrontation avec son horloge biologique. « Je suis dans le déni », avoue-t-elle.
Dans un an…
A l’hôpital, le personnel médical a encouragé Tammi à faire un enfant tout de suite, mais la jeune femme a insisté pour faire congeler ses ovules. La seule fois où elle a regretté la voie qu’elle a choisie, c’était au milieu du processus, quand les médecins lui ont annoncé qu’ils craignaient de ne la voir produire qu’un ou deux ovules viables en tout. Pour elle, la méthode est plus éprouvante moralement que physiquement. Elle aimerait que les médecins et les infirmières se montrent plus psychologues lorsqu’ils lui expliquent ce qu’elle est en droit d’attendre. Aujourd’hui, son seul regret est de ne pas avoir engagé le processus beaucoup plus tôt.
« Les autorités devraient comprendre qu’il faut encourager les femmes à le faire lorsqu’elles sont jeunes. Cela accroît les chances de réussite », dit-elle. « Au bout du compte, cela permettrait de faire des économies, puisqu’aujourd’hui, on gaspille beaucoup d’argent en effectuant sur des femmes jusqu’à 45 ans des FIV qui ne marchent pas.
Selon le Dr Dor, du centre médical Shéba, rares sont les femmes jeunes qui viennent en consultation.
« Imaginez une femme de 32 ou 33 ans. Elle fait une belle carrière, elle est éduquée, elle est encore optimiste quant à son projet de trouver un partenaire de vie et de faire facilement des enfants avec lui. Et puis, il faut dire que toute cette procédure pour la cryopréservation est un peu effrayante… »
Cet été, Tammi aura 40 ans. Elle ne sait pas encore quand elle cherchera à fertiliser ses ovules – ceux qu’elle a fait congeler ou des frais – ni même si elle le fera un jour. « Beaucoup de gens me demandent combien de temps je compte attendre. En fait, je n’en sais rien. Je pense que si, dans un an, rien ne s’est passé, je ferai un bébé toute seule. Mais dans ce cas, je préférerais que ce soit avec un ami plutôt qu’avec une banque de sperme, parce que je veux que l’enfant ait tout de même un père. »
La panique n’est pas de mise
Chez les femmes orthodoxes de plus de 35 ans, le mariage traditionnel et le style de vie qui l’accompagne représentent les options privilégiées, aussi la congélation d’ovules est-elle généralement préférée à l’insémination artificielle via un donneur de sperme.
« Dans la loi juive, rien n’interdit la congélation d’ovules », affirme le Dr Baruch Finkelstein, rabbin et coauteur d’un livre en anglais sur la stérilité, The Third Key : A Jewish Couple’s Guide to Fertility. Les débats rabbiniques sur les traitements de la stérilité portent généralement sur des questions de légalité, même si les orientations de chaque rabbin en matière d’éthique font pencher la balance d’un côté ou de l’autre.
« Les débats éthiques qui accompagnent les pratiques comme l’insémination artificielle ne concernent pas exclusivement le monde juif », souligne le Dr Finkelstein. « Ils ont un intérêt universel. La décision d’être mère célibataire par choix soulève d’importants problèmes qui touchent l’ensemble des femmes. »
Ruthie Katzburg Kadosh, responsable du service d’aide psychologique dans l’unité de procréation assistée de Shaaré Tsedek, est spécialisée dans les thérapies de couples et les thérapies familiales. En l’espace de quelques mois à peine, elle a noté une augmentation considérable des consultations de femmes de 35 à 40 ans, qui viennent dans cet hôpital religieux pour procéder à une congélation d’ovules. Pour certaines, c’est la première fois qu’elles consultent un gynécologue et beaucoup sont encore vierges. Pour cette population, le processus est semé de questions et de doutes.
« Elles arrivent ici en se demandant ce qu’elles font là », commente Ruthie Katzburg Kadosh. « A quel moment me suis-je trompée de chemin, pour que j’en sois venue à envisager de congeler mes ovules ? Si je suis ici, c’est que j’ai échoué quelque part. »
Ruthie Katzburg Kadosh les apaise. Elle les félicite pour cette volonté qu’elles ont de prendre leur avenir en main en constituant ce « plan d’épargne », même en l’absence de garanties. Elle leur recommande de ne pas venir seules à l’hôpital pour les visites, et encore moins pour les séances de prélèvement d’ovules.
« Elles continuent de prier et d’espérer et elles ont la foi : elles comptent bien se marier un jour ou l’autre. Et une fois qu’elles auront eu des enfants, elles auront encore une réserve », explique Ruthie Katzburg Kadosh.
« Ce n’est pas vraiment nous qui décidons ! »
Le Dr Holzer s’attache à bien mettre les femmes en garde : la panique n’est pas de mise. « Les gens doivent certes savoir que la fertilité décline, mais cela ne doit pas les faire vivre avec l’impression d’une épée de Damoclès suspendue au-dessus de leur tête ! »
Depuis qu’elle a engagé la procédure, Tammi a remarqué une différence dans sa façon d’aborder les nouvelles rencontres. « Autrefois, quand je regardais un homme, je voyais un pourvoyeur de sperme », affirme-t-elle. « Maintenant, quand je regarde un homme, je veux voir un homme, un être humain, un partenaire amoureux, et puis un père. »
Elle se sent nettement moins angoissée de ce point de vue, mais continue de prier comme par le passé. « Quand on est sous pression, il n’arrive rien de bon », dit-elle. « Si l’on a rencontré quelqu’un et qu’on ne pense plus qu’à faire un enfant, cela ne marchera pas. Cette idée fixe aura une influence négative sur le couple, et même sur les chances de tomber enceinte. Il faut au contraire pouvoir se détendre par rapport à cela et se contenter d’espérer que tout se passera bien. Parce qu’au bout du compte », conclut Tammi en désignant le ciel, « ce n’est pas vraiment nous qui décidons ! »
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