Barak tire la sonnette d'alarme

Barak tire la sonnette d

Barak (photo credit: Ariel Jerozolimski)
Barak
(photo credit: Ariel Jerozolimski)
"L'expérience prouve que les actes conduits conjointement sont à préférer aux actions unilatérales", a déclaré le ministre de la Défense, Ehoud Barak, lors de la réunion du cabinet dimanche matin. Barak réagissait aux propos du négociateur de l'Autorité palestinienne (AP), Saëb Erakat, selon lequel l'AP pourrait exiger de l'ONU qu'elle reconnaisse un Etat palestinien auto proclamé dans la bande de Gaza et en Judée-Samarie. "Celui qui opte pour des actions unilatérales risque de perdre beaucoup. Certes, nous observons une amélioration notable dans les rapports que nous entretenons avec les Etats-Unis concernant la reprise des négociations avec les Palestiniens. Mais nous ne sommes pas seuls. Israël est fort et a besoin d'un interlocuteur pour mener à bien des négociations de paix", a expliqué Barak. Le ministre ajoute qu'Israël doit "envisager toutes les possibilités si un accord n'est pas conclu". Deux dangers se présentent, selon lui : d'abord, un soutien accru pour la proclamation unilatérale d'un Etat palestinien, et ensuite, un soutien graduel à un Etat binational. "Ces deux menaces ne se matérialiseront pas demain matin", a-t-il dit. "Mais nous ne devons pas pour autant sous-estimer leur bien-fondé." De son côté, le ministre des Infrastructures, Ouzi Landau (Israël Beiteinou), estime que "l'initiative unilatérale d'établir un Etat palestinien est insolente. C'est une entreprise hostile, dont le seul but est d'anéantir toute chance de négociation." Erakat a lui-même déclaré à la radio de l'Armée, dimanche matin, que les Palestiniens en ont assez de "traîner des pieds". "Nous ne pensons pas que vous - les Israéliens - soyez sincèrement intéressés par une solution à deux Etats." Le vice-Premier ministre, Silvan Shalom, a pour sa part affirmé que "les Palestiniens doivent savoir que les démarches unilatérales ne conduiront à aucune avancée. Israël réagira proportionnellement et conformément à toute décision palestinienne." Samedi soir, le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a estimé que le retour aux frontières de 1967 - avec un Etat palestinien en Judée-Samarie - reviendrait à importer le conflit sur le sol israélien. Dans ce cas, les Arabes israéliens demanderaient automatiquement l'autonomie de la Galilée et du Néguev, et ils noueraient des liens plus solides avec l'Autorité palestinienne, précise-t-il.