Nouveau plan d’austérité pour contrer le déficit

La coalition menée par Netanyahou s’engage sur la voie de la rigueur, non sans une certaine résistance

Deficit (photo credit: Reuters)
Deficit
(photo credit: Reuters)

Lundi 30 juillet, un ensemble de mesures d’austérité aété voté par le cabinet ministériel. Le but ? Réduire le déficit israélien pouréviter de ressembler à la Grèce, l’Espagne ou l’Irlande. Des hausses de taxesdiverses et variées, qui auront pour conséquence espérée de rapporter 14,15milliards de shekels à l’Etat, soit 1,5 % du PIB. Une telle consolidationfiscale n’avait pas eu lieu en Israël depuis 1985. Ce nouveau plan de rigueur vise à enrayer les conséquences de la crise mondialequi affecte aussi Israël, notamment le ralentissement de l’économie et surtoutla hausse du déficit public prévue pour 2012 et 2013. Déficit, qui, sans actiondu gouvernement, pourrait atteindre les 6 % du PIB. Ce plan unique de mesuresétendues a été décidé dans sa forme actuelle par le Premier ministre, vendrediaprès-midi.

Au programme : hausse de 1 % de la TVA à partir du 1er août, qui va donc passerà 17 % ; augmentation de 1 % de l’impôt sur le revenu pour ceux qui gagnentplus de 8 881 shekels par mois et de 2 % pour les salaires de plus de 41 830shekels par mois ; hausse de la taxe sur les employeurs, de la taxe sur lesvéhicules, de la taxe foncière, et abaissement du seuil de taxation sur lesrevenus salariaux et de capitaux, qui passe de 1 million à 800 000 shekels.Sont aussi prévus des contrôles fiscaux plus minutieux.
Le gouverneur de la Banque d’Israël, Stanley Fisher, a accueilli avec enthousiasmele nouveau plan d’austérité. Stanley Fisher fait partie de ceux qui poussaient le gouvernement à adopter cetype de mesures pour opérer une solidification fiscale de l’Etat. “Les mesures(...) sont essentielles pour répondre à la situation économique complexe enIsraël. Il y a des chances que nous ayons bientôt à souffrir d’une aggravation de lacrise de la zone euro”, a déclaré Fisher.
“D’un autre côté, il y a aussi des problèmes générés par le large déficitbudgétaire, qui en l’absence d’action, pourrait résulter en un déficitgouvernemental encore accru pour l’année 2013. (...) A la lumière de cettesituation, les mesures prises par le Premier ministre et le ministre desFinances sont courageuses et nécessaires pour gérer le budget de 2013.” Etd’ajouter que ces mesures “permettront de gérer l’économie de façon à favoriserla croissance pour le bien de la population.” 
“J’espère que nous n’aurons plus besoin d’augmenter les impôts” 
Le plan derigueur comporte aussi un volet secondaire de réduction des dépenses. Parmi lesministères les plus touchés : ceux de l’Industrie, du Commerce et du Travail,des Affaires étrangères, de l’Intégration et de la Sécurité publique. De plus,pour la première fois, les ministères de la Défense, de l’Education et desServices sociaux devront aussi faire face à des coupes budgétaires, qui serontcependant moindres que les réductions des autres ministères.
Dimanche 29 juillet, le ministre des Finances Youval Steinitz n’excluait pasl’introduction de mesures supplémentaires d’ici la fin de l’année, mais aajouté qu’il espérait qu’elles ne soient pas nécessaires. “Ce plan est supposéfournir une solution pour gérer le déficit, pour protéger la notation du créditen Israël, ses investissements et son économie “, a déclaré Steinitz. “Nous essayons de régler ce problème de déficit pour qu’Israël ne finisse pasdans la même situation que l’Irlande, l’Espagne ou la Grèce. Si nous n’agissonspas maintenant, nous le paierons à l’avenir.” Les mesures votées lundi n’ont en tout cas pas fait l’unanimité. Parmi les opposants : Moshé Kahlon (Likoud) qui “n’a pas eu le coeur de voterpour des coupes budgétaires”.
Le ministre des Affaires sociales s’est dit incapable d’approuver un plan quiallait toucher plus durement les classes populaires. Pendant les délibérations,il s’est largement employé à réduire les restrictions inhérentes aux budgetsconsacrés personnes âgées et handicapées. Mais face à son échec, il a refusé devoter le plan de Steinitz. Ehoud Barak fait aussi partie des opposants, alorsmême que son ministère devait initialement être épargné. Une situation surlaquelle est revenu Steinitz : le ministère de la Défense est désormaisconcerné par une coupe budgétaire de 100 millions de shekels. Dans les rangs de l’opposition, c’est sans surprise que Shaoul Mofaz (Kadima),Shelly Yachimovich (Travaillistes) et Zehava Gal-on (Meretz) ont fait part deleur mécontentement. Gal-on notamment a qualifié le plan de “cruel” et Yachimovich a jugé qu’ilfaisait “partie du problème”. Des débuts bien controversés pour le planSteinitz.